Canal + avait tenté l’expérience en filmant durant trois années (de 1999 à 2002) la vie d’un groupe d’élèves au centre de formation de Clairefontaine, à l’Institut national du football (INF). Dans A la Clairefontaine, le téléspectateur suivait le quotidien d’enfants dans l’antichambre du monde professionnel. Avec L’Académie du Foot, Arte (co-productrice du projet aux côtés de la société de production Les Bons Clients) entre dans ces fameux centres de formation à la française. Réalisé par Vincent Manniez et François Guillaume, le feuilleton documentaire (5×26 minutes) suit les jeunes pensionnaires (des générations 1986 et 1987) du FC Nantes dans leur dernière année de formation. Celle qui fera d’eux des joueurs professionnels… ou pas.
Pour être guidés dans un monde qu’ils ne connaissaient pas, les producteurs ont fait appel à une brochette de joueurs que seule l’équipe de France peut réunir. Zinedine Zidane, Didier Deschamps, Lilian Thuram et Marcel Desailly ont accepté de raconter les souvenirs de leur passage dans leurs centres de formation. Deux d’entre eux, Didier Deschamps et Marcel Desailly, ont d’ailleurs été formés par le club nantais.
L’intention première du film est de briser les idées reçues sur le football. De juillet 2005, date de la reprise pour les dix-huit joueurs en dernière année, jusqu’en avril 2006, et le verdict pour la signature ou non d’un contrat professionnel pour les meilleurs, à raison d’une semaine de tournage par mois pendant dix mois, les réalisateurs ont filmé à leur guise les entraînements, les rencontres, les cours à l’école mais aussi les entretiens individuels avec l’entraîneur. La direction du FC Nantes nous a donné carte blanche explique François Guillaume.
Zinedine Zidane : Je suis le seul à être sorti professionnel
Avec les témoignages des quatre champions du monde, on s’aperçoit que le football a changé. Les 750 francs mensuels gagnés par Marcel Desailly lorsqu’il était au centre de formation à la Jonelière, sont devenus 1.500 euros… Ce qui ne change pas, c’est la sélection. On était une trentaine voire quarante de ma génération, je suis le seul à être sorti professionnel introduit Zinedine Zidane. Les jeunes nantais ont conscience de cette situation. En début de saison, ils redoutent d’être recalés après un examen médical poussé. Lorsque l’échéance de fin de saison approche, ils tremblent de voir leur rêve s’écrouler et dégainent leur arme favorite : le téléphone portable. Au bout du fil, l’agent doit se faire rassurant pour ramener son poulain à la raison. C’est une catastrophe pour notre métier, et pour les jeunes, c’est le leurre, estime Stéphane Moreau, ancien professionnel et désormais formateur au FC Nantes. Car pour les jeunes l’enjeu est d’importance. Ils rêvent tous de jouer au football au plus haut niveau. Mais pour certains, devenir professionnel va bien au-delà. Le documentaire s’attarde sur quatre jeunes, Pacho, le capitaine d’origine colombienne, Fréjus, le défenseur camerounais, Vincent, le gardien breton et Dimitri, l’attaquant originaire de la Réunion. Pour Fréjus, il s’agit de faire vivre sa famille. Lui qui est parti du Cameroun faire un essai en Corée du Sud avant d’atterrir, on ne sait trop comment, en Allemagne où personne ne l’attend. On attend de lui un +feedback+, assume son père. Avec le football, Fréjus et les autres doivent concilier les études. J’en ai vu beaucoup qui sont sortis de la scolarité et qui n’étaient pas faits pour le foot, se souvient Didier Deschamps. Aujourd’hui, la scolarité de ces jeunes semble encadrée. Nantes met à leur disposition des professeurs pour étudier. Le matériel scolaire est même fourni par le club. Mais le plus important pour tous, c’est de tenir. Il y avait des joueurs meilleurs que moi, c’est le mental qui fait la différence, explique Marcel Desailly.
Sur Arte, du 29 mai au 2 juin à 20h15
Arte, la chaîne du foot
Depuis le 21 avril, et jusqu’au 5 juin, c’est un feu d’artifice sur Arte. Avec la France qualifiée pour le Mondial et l’Allemagne organisatrice de l’événement, la chaîne avait deux bonnes raisons de faire une programmation spéciale football. Du documentaire au cinéma en passant par le spectacle et les soirées thématiques, Arte a fait le tour de la planète football dans le but de faire découvrir à ses téléspectateurs les autres facettes d’un sport pourtant si familier. La chaîne a fait revivre la finale de la Coupe du monde 1954 entre l’Allemagne et la Hongrie. Les Allemands parlent du Miracle de Berne ou de l’acte fondateur de la RFA avec cette victoire surprise sur la Hongrie lors du Mondial suisse. Dans sa programmation, Arte s’est intéressée à raconter des histoires, des destins particuliers. Si vous avez manqué la vie quotidienne de l’équipe féminine de Munich, ou la présentation de joueuses de football sur les hauts plateaux du Pérou, ou ne suivez pas le reportage consacré à l’équipe nationale de Palestine, ce serait une erreur de passer à côté de la série consacrée à quatre jeunes footballeurs en dernière année de formation au FC Nantes (du 29 mai au 2 juin à 20h15). Ou encore de manquer le documentaire de Jean-Christophe Rosé, diffusé le 5 juin, sur Diego Maradona, El Pibe de Oro dont le destin épouse celui de l’Argentine. Les images souvent inédites, de la signature de son contrat avec Naples en passant par le parking du stade du FC Barcelone, sont saisissantes.
Programmes à venir
– Portrait d’André Heller, magicien de l’événement (vendredi 26 mai à 22.15)
– Les grands duels du sport : Celtic-Rangers (samedi 27 mai à 11.15)
– Le reportage GEO : Churubamba, le foot au féminin (samedi 27 mai à 21.30)
– Le concert des champions (dimanche 28 mai à 19.00)
– Thema : Un monde vraiment foot (dimanche 28 mai à 20.45)
– Feuilleton documentaire : L’académie du foot (du lundi 29 mai au vendredi 2 juin à 20.15)
– Les grands duels du sport : Boca Juniors-River Plate (samedi 3 juin à 11.15)
– Toutes les télés du monde : Spécial Football (samedi 3 juin 2006 à 14.45)
– Thema : L’art du foot (dimanche 4 juin à 20.40)
– Grand format : Maradona, un gamin en or (lundi 5 juin à 20.40)