es joueurs du FC Gueugnon, dernier du National, se sont mis en grève et ont refusé de s’entraîner mercredi 23 mars, en raison des retards répétés dans le versement de leurs salaires. Le propriétaire du club, l’ancien international Tony Vairelles, doit gérer la première grève de sa nouvelle carrière. Et peut-être la dernière…
Le FC Gueugnon a reçu Niort (0-0) en pleine crise lors de la 31e journée du Championnat de National. Les joueurs n’ont pas perçu leurs salaires de février (1.500 euros pour les plus élevés) et n’ont pas de certitude d’être payés d’ici au 30 juin, date officielle de la fin de saison. Alors que le club est quasiment condamné à descendre en CFA (le FCG est dernier de son championnat avec 13 points de retard sur le premier non-relégable), plusieurs joueurs vont même jusqu’à souhaiter un dépôt de bilan afin que les salaires soient pris en charges par les assurances. J’ai du mal à comprendre ce mouvement alors qu’il n’y a que 16 à 17 jours de retard pour le salaire de février, a déploré Tony Vairelles, président-joueur et propriétaire du club. Les joueurs se tirent une balle dans le pied et pourraient ne pas se relever.
Gueugnon est dans une situation financière délicate et entretient des relations conflictuelles avec les collectivités publiques, la Ville mais aussi le Conseil régional. L’été dernier, le Conseil régional de Bourgogne avait voté une subvention exceptionnelle de 235.000 euros. 50% de cette somme sera versé en juin, alors que l’actionnaire majoritaire du club, Tony Vairelles, aimerait en disposer tout de suite. Lui-même s’est engagé à hauteur de 500.000 euros. Il n’en a investi que 250.000 euros. Pour cette saison, je me suis porté garant auprès de la DNCG pour un montant de 500.000 euros sinon le club ne repartait pas en National. La moitié a été versée pour démarrer, en attendant les subventions votées et le solde le sera si nous terminons la saison. Nous savions que nous aurions des difficultés de trésorerie, explique l’ancien joueur international.
La trésorerie est à sec
Le budget prévisionnel était de 1,750 millions d’euros, ramené à 1,550 millions d’euros. En décembre, notre dossier est bien passé devant la DNCG, précise Tony Vairelles notant toutefois, au vu de la situation actuelle, que le dépôt de bilan n’était pas à écarter et reconnaissant que la trésorerie est à sec. Le prochain match, à Bastia, renseignera sur la capacité de survie du club. Car qui va prendre en charge le coût du déplacement sur l’île de Beauté ?
La situation paraît dans l’impasse en lisant entre les lignes la déclaration de Safia Otokoré, chargée des Sports de la Région : Gueugnon est devenu un projet individuel au profit d’une famille.