Malgré leur longue histoire commune et des intérêts communs évidents, Canal + et la Ligue de football professionnel (LFP) n’entretiennent plus de relations cordiales. La saisine du Conseil de la Concurrence par la chaîne cryptée ne va pas arranger les choses.
Tous les coups sont permis dans cette bataille, aussi vitale pour l’un que pour l’autre, à moins de quatre mois de la renégociation des droits de retransmission du football français. Canal + a saisi le Conseil de la concurrence sur les appels d’offre de la Ligue de football professionnel (LFP) concernant la Ligue 2. Un appel d’offres, remporté par Eurosport et Noos-Numeri-câble, et pour lequel Canal + n’a pas participé. Selon L’Equipe, la chaîne cryptée conteste notamment le droit de la Ligue de produire ses propres images (ce que fait par exemple Bernie Ecclestone pour la Formule 1).
Canal + entend empêcher la Ligue d’imposer le même schéma à la Ligue 1. Les juristes de la chaîne, explique le journal, considèrent que la production d’images n’est pas de la compétence de la Ligue et n’entre pas dans ses prérogatives.
Où est passé l’argent de Canal + ?
Simple escarmouche ? Il semble que non. Lors d’une rencontre avec la presse, Alexandre Bompard, directeur des sports de Canal +, n’a pas caché son irritation sur le sujet, ni sur la manière dont les clubs utilisent l’argent de la chaîne depuis deux ans. En signant un contrat de 1,8 milliard d’euros avec la LFP pour trois ans, Canal + avait deux objectifs : tuer TPS, mais aussi remettre les clubs français dans la course par rapport aux concurrents anglais, espagnols ou italiens. Mission accomplie pour TPS. En revanche, les clubs ont davantage utilisé l’argent de Canal + pour se désendetter que pour investir le marché des transferts.
D’où les questions posées par Alexandre Bompard sur le niveau de la Ligue 1 : Le produit Ligue 1 a-t-il progressé depuis trois ans ? Combien de ses clubs gagnent des compétitions européennes ? Combien de grands joueurs des cinq meil-leures nations (européennes) y participent ? L’affluence moyenne dans les stades est-elle très élevée ? Le nombre de buts est-il important ? La France progresse-t-elle à l’indice UEFA chaque année ? Les réponses attendues sont faciles à deviner…