Au jeu des comparaisons, la France est rarement à son avantage. Et de comparaison on ne fera pas cette fois parce que l’équivalent en France n’existe pas. La Fédération allemande de football (DFB) a demandé aux consultants de McKinsey de mesurer l’impact économique du football professionnel en Allemagne. Le résultat est pour le moins surprenant.
Les consultants de McKinsey nous disent que le football allemand génère 5,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Un chiffe massue qui en cache un autre : 110.000. Le football allemand génère 110.000 emplois ! C’est plus que deux tiers des entreprises du DAX, le CAC 40 allemand. Pour l’Etat allemand, les activités footballistiques professionnelles et leurs retombées rapportent 1,7 milliard d’euros d’impôts auxquels il faut enlever 200 millions d’euros, surtout pour la surveillance policière des stades qui fait régulièrement débat en Allemagne. Soit un bénéfice de 1,5 milliard d’euros.
L’empreinte que nous laissons dans l’économie est bien plus importante que nous le pensions, peut se réjouir Chistian Seifert, secrétaire général de la Deutsche Fussball Liga (DFL), la ligue professionnelle qui représente les 36 clubs de première et seconde division.
Pour son étude, McKinsey a analysé les flux financiers entourant les deux premières divisions, l’équipe nationale masculine et la Coupe d’Allemagne pour la saison 2007-2008. Le cabinet fait aussi la distinction entre revenus directs et indirects. Et il arrive à la conclusion que 100 euros de valeur créée directement par le football entraîne une création de valeur de 240 euros dans d’autres secteurs économiques, principalement les ventes de droit de retransmission, les secteurs de l’hôtellerie et de la gastronomie, et les sous-traitants gravitant autour du football. D’ailleurs, on remarquera que sur les 110.000 emplis découlant du football professionnel, 10% seulement sont le fait des 36 clubs de la DFL, dont une grande partie sont des temps partiels. En équivalent plein temps, le nombre de ces emplois est encore de 70.000 avec un salaire moyen annuel qui se situe vers le bas de l’échelle avec 25.000 euros.
Etonnantes à première vue, les conclusions de cette étude sont à rapporter à d’autres chiffres. Car le football allemand c’est aussi 18 millions de spectateurs dans les stades de la Bundesliga, une moyenne de 42.000 spectateurs par match aujourd’hui. La plus élevée d’Europe. Et c’est encore 15 millions de téléspectateurs chaque week-end de championnat devant leur écran. L’Allemagne s’est enfin 6,5 millions de licenciés. Vraiment pas comparable avec la France.