C’est l’arroseur arrosé. La Commission européenne avait demandé à BSkyB de céder une partie des droits du football anglais dont le bouquet satellite de Rupert Murdoch avait décroché l’exclusivité.
BskyB s’est exécuté en lançant des enchères pour déclarer ensuite les offres insuffisantes… L’exemple anglais pourrait bien inspirer le football français.
En apprenant la nouvelle, les dirigeants du football français ont dû se frotter les mains. Contre toute attente, il est donc possible de décrocher l’exclusivité des droits de retransmission d’une épreuve sportive. BSkyB vient de le prouver en détournant la condition posée par les services de la concurrence de la Commission européenne. La Commission avait exigé du bouquet qu’il se sépare d’une partie de ses droits – acquis pour 1,024 milliard de livres (1,5 milliard d’euros) pour trois saisons à partir de 2004-2005 – au profit de ses concurrents. BSkyB a choisi d’organiser une mise aux enchères, puis a déclaré les offres insuffisantes car aucune des offres reçues pendant les enchères n’a atteint le prix de réserve par match qui avait été convenu avec la Commission européenne. Coincé, Mario Monti, le commissaire à la Concurrence, s’est déclaré déçu. Cette nouvelle donne fait en tout cas les affaires du football français car elle relance totalement la question de l’exclusivité sur la Ligue 1. Canal + a depuis longtemps fait savoir qu’obtenir l’exclusivité du Championnat de France était une priorité.
Cette jurisprudence BSkyB doit également être prise en compte par Jean-François Lamour, ministre des Sports. D’ici cet été, un décret encadrant la vente des droits sportifs devrait être rédigé. La première mouture n’avait pas prévu ce genre de scénario (voir La Lettre du Sport n°306).