Sepp Blatter a démissionné de la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA) quatre jours après sa réélection controversée.
Au cours d’une conférence de presse organisée à la dernière minute, Sepp Blatter a appelé à de nouvelles élections et prévenu qu’il ne se représenterait pas à 79 ans. Avec euphémisme, il a notamment déclaré : Ma réélection ne semble pas avoir obtenu l’approbation de tous. Un congrès extraordinaire devra élire un nouveau président. Président de la FIFA depuis 1988, Blatter assurera l’intérim jusqu’à ce congrès programmé entre décembre 2015 et mars 2016.
Depuis une semaine, la FIFA traverse une crise sans précédent. L’institution qui gouverne le football mondial est éclaboussée par des nombreux scandales financiers et de corruption. La démission de Blatter ne résout rien. La justice américaine a déployé les grands moyens pour faire tomber le président de la FIFA et a déjà inculpé neuf responsables de la fédération internationale. Comment Blatter compte-t-il gouverner jusqu’au prochain congrès ? Vilipendé par la presse internationale, sous pression des sponsors et de plusieurs gouvernements, le président de la FIFA a perdu en crédibilité en refusant de se démettre avant le vote de la semaine dernière. Puisqu’il ne représentera pas, une bataille risque de se déclencher entre les prétendants au trône. Blatter va-t-il favoriser un dirigeant qui lui a toujours été fidèle ou se contentera-t-il de jouer les arbitres ? Lors de sa réélection pour un cinquième mandat, le Suisse avait comparé la FIFA à un immense paquebot qu’il voulait ramener à bon port. Dans les prochains mois, l’embarcation devrait sérieusement tanguer.
Morceaux choisis du discours de Blatter
Pourquoi Blatter démissionne-t-il ?
J’ai profondément réfléchi sur ma présidence et sur ces quarante dernières années de ma vie qui ont été inextricablement liées à la FIFA et à ce magnifique sport qu’est le football. Je chéris la FIFA plus que tout et je ne souhaite faire que le meilleur pour le football et pour cette institution (…) Bien que les membres de la FIFA m’aient conféré ce mandat, ce mandat n’a pas le soutien de l’intégralité du monde du football.
Quand auront lieu les prochaines élections ?
Le prochain congrès ordinaire de la FIFA aura lieu le 13 mai 2016 à Mexico mais cette échéance ne ferait que retarder inutilement l’entrée en vigueur de ma décision. C’est pourquoi je demanderai au comité exécutif d’organiser le plus tôt possible un congrès extraordinaire pour l’élection de mon successeur. Cette procédure devra être effectuée conformément aux statuts de la FIFA et suffisamment de temps devra être accordé aux meilleurs candidats désireux de se présenter pour qu’ils puissent faire campagne.
Que va faire Blatter d’ici le congrès extraordinaire ?
Puisque je ne serai pas candidat et que je suis donc désormais libre des contraintes qu’impose inévitablement une élection, je serai en mesure de me concentrer sur la mise en oeuvre des ambitieuses et profondes réformes qui transcenderont nos premiers efforts en la matière. Depuis des années, nous travaillons d’arrache-pied pour mettre en place des réformes administratives mais il est évident à mes yeux que celles-ci doivent être poursuivies car elles ne suffisent pas.
Que veut faire Sepp Blatter ?
Le comité exécutif de la FIFA compte des représentants des confédérations sur lesquels nous n’avons aucun contrôle mais dont les actions relèvent de la responsabilité de la FIFA. Nous avons besoin d’un changement structurel profond. La taille du comité exécutif doit être réduite et ses membres devraient être élus par le congrès de la FIFA. Les enquêtes d’habilitation qui s’appliquent à tous les membres du comité exécutif doivent être organisées de manière centrale, au niveau de la FIFA, et non à travers les confédérations. Nous avons aussi besoin d’une limite des mandats non seulement pour le président mais aussi pour tous les membres du comité exécutif.
