23% des Français vont changer leurs habitudes de consommation pendant le Mondial 2022, selon une étude de la régie Imediacenter (Auchan) avec l’Ifop.
Dans le détail, 32% des moins de 35 ans entendent modifier leurs habitudes. Lors de la Coupe du monde, dont le calendrier est inédit avec une programmation en hiver (20 novembre-18 décembre), le budget alimentation, boisson et sortie sera plus important qu’à l’ordinaire pour 20% des Français et 30% des -35 ans. En effet, 26% achèteront des plats préparés achetés en grande surface et 19% commanderont des plats en livraison ou à emporter.
Certaines catégories de produits seront également boostées en grandes surfaces, puisque 31% des Français consommeront plus de bières et 28% plus de pizzas et quiches.
Les animations dans les points de vente attendues
« Au-delà de l’effervescence autour de la compétition, un événement sportif majeur comme la Coupe du Monde de Football supporte tout un écosystème vertueux, souligne Basile Hennin, responsable marketing et conseil chez Imediacenter. En nous appuyant sur nos datas et notre expertise d’acteur du retail, nous mesurons à quel point ces grands événements influencent la consommation des Français, avec des hausses de trafic en points de vente, des catégories de produits qui surperforment, un état d’esprit plus réceptif aux prises de parole contextualisées des marques, etc. » Selon l’étude, 49% des sondés souhaitent que leur enseigne alimentaire anime le point de vente durant la compétition. En détail, 68% privilégient les jeux-concours, 55% la décoration évènementielle et 40% les vignettes à collectionner.
Par ailleurs, 11% envisagent de faire plus de paris sportifs qu’à l’accoutumé (18% des -35 ans). En revanche, il ne faut pas compter sur la Coupe du monde pour mettre les Français au sport. 2% seulement des Français estiment que l’événement les inspirera à faire plus de sport qu’à l’ordinaire.
Enfin, l’étude souligne que 3 Français sur 4 ont l’intention de suivre la compétition, dont 82% des hommes et 83% des -35 ans. Comme pour les éditions précédentes, le domicile (chez soi, chez des amis ou la famille) restera le lieu privilégié pour regarder les matchs pour 97% des Français.
Méthodologie : Etude Imediacenter réalisée par Ifop, basée sur un questionnaire en ligne administré à un échantillon national représentatif de 1000 Français âgés de 18 à 70 ans, entre le 6 et le 14 avril 2022.
70%
Selon un sondage mondial réalisé par YouGov pour Amnesty International dans quinze pays, dont la France, auprès de 17.477 personnes, plus des deux tiers (67 %) des adultes interrogés souhaite que leur Fédération tienne publiquement une position sur le respect des droits humains au Qatar, qui organise la prochaine Coupe du monde (20 novembre-18 décembre). En France, ce chiffre monte à 70 %, comme en Norvège, qui avait notamment organisé un débat national, dans ses instances, sur un éventuel boycott – finalement écarté – de la compétition, au cas où sa sélection se serait qualifiée.
« Ces 70 % de personnes qui souhaitent que la FFF prenne position (sur le respect des droits humains au Qatar), c’est un message très fort qui lui est adressé, explique Lola Schulmann, chargée de plaidoyer à Amnesty France. Il y a une véritable exception française sur le fait qu’on n’en parle pas au sein des instances du foot. Cette politique de l’autruche n’est pas tenable. De notre côté, on va continuer à maintenir la pression. » Une réunion, plusieurs fois décalée, avait tout de même eu lieu entre la « 3F » et Amnesty France, le 19 avril, sur ces questions.
Cette étude internationale révèle également que près de trois quarts (73 %) des sondés – 71 % en France – souhaitent que la FIFA utilise les recettes générées par la prochaine Coupe du monde « pour indemniser les travailleurs et travailleuses qui ont souffert lors de la préparation de ce tournoi », écrit l’ONG. Ce chiffre s’élève à 84 % chez ceux susceptibles de regarder au moins un des 64 matches de la compétition. Cette idée prend sa source dans le mécanisme d’indemnisation des victimes mis en place après la catastrophe du Rana Plaza, en avril 2013, à Dacca, la capitale du Bangladesh ; l’effondrement de ce bâtiment, qui accueillait plusieurs milliers d’ouvriers travaillant pour les grandes marques occidentales, avait causé la mort de plus de 1 100 personnes.
Le montant minimum de ce « fonds d’indemnisation » réclamé par Amnesty, avec d’autres organisations de défense des droits humains (campagne #PayUpFIFA, lancée en mai dernier), est de 440 M$ (environ 440 M€). Amnesty International explique que la FIFA, présidée par Gianni Infantino (qui vit en partie au Qatar), lui a indiqué « étudier cette proposition » mais qu’elle n’y a « jusqu’à présent pas répondu publiquement ».
Au début du mois de mai, lors d’une conférence à Los Angeles, Infantino avait lancé : « Quand vous donnez du travail à quelqu’un, même dans des conditions difficiles, vous lui donnez de la dignité et de la fierté ». Le patron de l’instance mondiale avait également insisté sur l’introduction d’un salaire minimum au Qatar. Le ministère du Travail du petit émirat a déjà reconnu qu’il « restait encore du travail à faire », tout en expliquant qu’« aucun autre pays n’a fait autant de progrès en matière de réformes du travail en si peu de temps. »