Laurent Reynaud, directeur du Syndicat national des téléphériques de France (SNTF), présente son bilan de fin de saison pour les remontées mécaniques et les domaines skiables de France.
– Neige, froid : c’est un vrai hiver que nous avons eu cette année. Les domaines skiables de France en ont-ils béné- ficié ?
– La neige était au rendez-vous et les domaines skiables ont enregistré des fréquentations satisfaisantes sur tous les massifs. Pour autant, le cru 2009-2010 sera simplement dans la moyenne des quatre saisons précédentes, car deux facteurs ont pénalisé la consommation de ski. D’une part de très mauvaises conditions météo pendant la période de Noël/Jour de l’an, avec de la pluie jusqu’en haute altitude. Les plus petites stations, qui font une part importante de leur activité sur ces deux semaines de vacances, n’ont pas pu rattraper le retard pris en début de saison. D’autre part, un faible ensoleillement et des conditions météo presque trop hivernales (vent, froid) en décembre, janvier et février, qui ont freiné la consommation de ski des clientèles en séjour et des clientèles de proximité. Les week-ends en particulier ont rarement été ensoleillés.
– Quels sont les chiffres de la saison 2009-2010 ? Quel a été l’impact de la crise sur votre activité ?
– La fréquentation nationale termine à +2% par rapport à la moyenne des quatre dernières saisons. Par rapport à l’an passé, qui avait bénéficié de conditions météo nettement plus agréables, le recul de la fréquentation devrait être compris entre 0% et -5%. Deux groupes de massifs se distinguent : le Massif Vosgien (+18%), le Massif Central (+14%), les Alpes du Sud (+8%), la Haute Savoie (+3%) et les Pyrénées (+3%), qui font une saison satisfaisante ; l’Isère-Drôme (+0%), la Savoie (-1%) et le Jura (-5%), qui ont connu des fréquentations plus moyennes. S’agissant de votre deuxième interrogation, le recul de fréquentation par rapport à l’an passé est plus lié aux conditions météo, qui ont joué contre nous, qu’à la conjoncture économique et aux impacts de la crise. Vu le mauvais temps de cet hiver, nous sommes heureux de constater, une fois encore, que la glisse en montagne a des fondamentaux solides : elle résiste bien !
– Et les clientèles étrangères, notamment la clientèle britannique ?
– Notre clientèle est avant tout française, aux trois quarts. C’est une source de robustesse pour notre activité. La moitié des étrangers présents sur les domaines skiables sont britanniques. Cette clientèle est surtout affectée par le cours de la Livre Sterling qui en 3 ans a perdu plus de 20% de sa valeur en euros. Le tassement amorcé l’an passé s’est confirmé. Seule une analyse plus poussée permettra de mesurer précisément ce tassement.