Les salariés de l’usine Salomon de Rumilly ont marqué par une cérémonie le dernier jour de production de cet ancien fleuron du célèbre fabricant des skis, lesquels ne seront désormais plus produits en France. Ce sont 20 années de passion, de savoir-faire, de sueur qui seront annihilés a déclaré pour l’occasion le délégué syndical CGT. Les skis Salomon seront désormais fabriqués sur le site autrichien d’Atomic, propriété d’Amer, ainsi qu’en Bulgarie.
Environ 200 salariés de l’usine ont participé à une cérémonie funèbre symbolique pour enterrer la dernière paire de ski fabriquée dans l’usine ouverte en 1988. Devant la sépulture où ont été disposés les derniers skis français Salomon, des employés costumés en moine se sont avancés un à un, portant des cartons sur lesquels on pouvait lire : individualisme, libéralisme, cupidité, profit, indifférence ou égoïsme. Une croix où était écrit: 1998-2008, ici gît 20 ans de passion (…), avait aussi été plantée dans la terre. Avec l’arrêt de la fabrication de skis et la fermeture du site d’ici trois semaines, ce sont 20 années de passion, de savoir-faire, de sueur qui seront annihilés, a déclaré le délégué syndical CGT, Sylvain Chalu-meau. Hasard, fatalité, sûrement pas. Non, cette usine et cette fabrication pour lesquelles on a tant donné sont sacrifiées sur l’autel d’une idéologie presque érigée aujourd’hui en religion, qui s’appelle le libéralisme, a-t-il dénoncé.
En janvier 2008, le groupe finlandais Amer Sports, propriétaire de la marque Salomon depuis 2005, avait annoncé qu’il mettait fin à la production de skis en France, et qu’il allait supprimer 400 emplois dans le monde en 2008 dans le cadre de sa restructuration. Ces mesures ont conduit à la suppression de 284 postes, dont 250 à Rumilly et 34 à Annecy, où se trouve le siège de l’entreprise fondée par Georges Salomon en 1947.
Les skis Salomon seront désormais fabriqués sur le site autrichien d’Atomic, propriété d’Amer, ainsi qu’en Bulgarie.
Les deux autres grandes marques de ski françaises, Dynastar et Rossignol, ont été vendues le 13 novembre par Quiksilver à un consortium à capitaux américains et australiens, dirigé par un ancien patron de Rossignol. Après la fermeture récente des deux usines iséroises de Rossignol, ne subsiste actuellement qu’un lieu de fabrication pour ces deux marques : l’usine Dynastar de Sallanches (Haute-Savoie).