Les points de ventes traditionnels n’ont pas dit leur dernier mot. En 2010, ce sont eux qui ont alimenté l’essentiel de l’activité paris sportifs de la Française des Jeux. Cerise sur le gâteau pour l’opérateur : les parieurs en dur lui rapportent plus d’argent.
En 2010, La Française des Jeux (FDJ) a enregistré 1,142 milliard d’euros de paris sportifs, soit 46% de plus qu’en 2009 (783 millions d’euros). Via Internet, la FDJ peut se targuer d’avoir plus que doublé ses ventes de paris sportifs (+112%) à 91 millions d’euros (contre 43 millions en 2009). Mais le réseau physique (24.700 points de vente) n’est pas en reste. Dans le réseau, le montant des prises de paris s’est élevé à 1,051 milliard d’euros, soit une progression de 42% par rapport à 2009 (741 millions d’euros). Les détaillants, qui craignaient plus que tout la concurrence d’Internet, se retrouvent donc à générer 92% de la prise de paris chez la Française des Jeux ! Christophe Blanchard-Dignac, PDG de l’opérateur de jeux étatique, salue le travail fantastique des détaillants en saluant cette très bonne nouvelle de l’année. Christophe Blanchard-Dignac, pressenti un moment pour prendra la direction de la candidature Annecy 2018, peut d’autant plus sourire que son réseau physique lui offre une marge supérieure à Internet ! Sur le Web, la loi impose aux opérateurs de redistribuer aux parieurs jusqu’à 85% des mises engagées. C’est le taux de retour aux joueurs, le TRJ. Avec la concurrence qui s’est installée depuis l’ouverture du marché des jeux en ligne (15 opérateurs sont agréés), personne n’ose descendre sous ce plafond de 85% (que d’aucuns trouvent trop bas). La Française des Jeux, comme les autres opérateurs, doit donc régler ses charges, gérer ses dépenses en marketing et faire sa marge sur les 15% restants. C’est le produit brut des jeux (dit PBJ, différence entre les mises et les gains des joueurs). Mais hors Internet, la concurrence n’existe plus. La FDJ en profite pour offrir un TRJ moins élevé aux parieurs. De l’ordre de 76%…
Au final, le PBJ serait de l’ordre de 150 millions d’euros. Nous sommes à des années-lumière des prévisions de certains analystes sur le potentiel des jeux d’argent en France. Certains avaient rêvé à plusieurs milliards d’euros, s’est amusé Christophe Blanchard-Dignac. Selon lui, le développement du marché doit se faire par sa démocratisation, davantage que par l’intensification de la pratique chez les internautes. Il vaut mieux une grosse base de joueurs qui misent une petite somme qu’une petite base de joueurs qui misent gros, résume-t-il. Si l’homme est soucieux des risques sociaux inhérents aux jeux d’argent, il prêche aussi pour sa paroisse. Sur son réseau physique (dénommé parionssport), la FDJ compte 2,9 millions de parieurs. Ce sont d’abord des hommes jeunes et urbains qui misent en moyenne 7 euros chaque semaine. Sur Internet, le difficilement identifiable parionsweb a doublé le nombre de ses comptes actifs pour toucher 180.000 parieurs avec une mise hebdomadaire de 70 euros. Des parieurs, en très grande majorité masculins, plutôt aisés et parisiens cette fois selon la FDJ.
Au vu de ses résultats et des statistiques de l’ARJEL, l’autorité de régulation, la FDJ estime avoir multiplié par quatre sa part de marché des paris sportifs en ligne en six mois, portée à 15% en 2010. L’opérateur vise les 25% en 2012.