Plusieurs études le confirment : cest en France quon skie au meilleur prix. Cest ce que constatait en 2009 le cabinet anglo-saxon SNOW24, à lissue dune étude qui englobe 245 stations de toutes tailles dans 18 pays du monde. Un constat conforté le 1er décembre 2010 par létude du Centre Européen des Consommateurs (CEC), qui place les stations françaises parmi les moins chères en Europe, pour le prix de leur forfait. Et pourtant ! Le coût de production des domaines skiables ne cesse daugmenter.
20,60 euros, cest le prix moyen dune journée de ski dans les stations françaises pour lhiver 2009/2010. Ce prix est le ratio entre la recette totale et le nombre de journées skieurs enregistrées au niveau national. Les domaines skiables de France (DSF) indiquent par ailleurs que le prix moyen de la journée de ski diminue depuis 2007 en euros constants. Le prix moyen effectif de la journée de ski se situe aux 2/3 du prix plein tarif, soit à peu près le tarif demi-journée, compte tenu des différentes remises consenties par les opérateurs de domaines skiables (forfaits multi jours, forfaits enfants, forfaits familles). Ce prix est naturellement plus élevé dans les stations dotées de grands domaines que pour les domaines plus modestes. Pour autant, les forfaits des grandes stations sont moins chers si on les rapporte au kilomètre de piste offert. «Principalement situés dans les grandes nations du ski de lEurope de lOuest, et particulièrement en France, les plus grands domaines skiables sont tarifés de manière compétitive, ce qui place ces domaines dans le meilleur rapport capacité/prix. Les plus grands domaines skiables de lEurope occidentale offrent aux adeptes des sports dhiver la possibilité de skier plus, sur des pistes et des remontées mécaniques de plus grande dénivelée quailleurs pour le même prix», souligne le Centre européen des Consommateurs (CEC).
Hausse des prix des remontées mécaniques : +68% entre 2000 et 2009
Le prix des domaines skiables a un coût de production qui progresse plus vite que son prix de vente. Les domaines skiables de France rappellent que léconomie globale dun domaine skiable consiste à équilibrer des investissements importants, assortis de charges dexploitation, avec les recettes des forfaits. Les principaux postes de dépense pour un domaine skiable sont la masse salariale, les impôts et taxes et le maintien/déploiement de loutil de travail. A titre dexemple, un télésiège débrayable coûte aujourdhui 6 millions deuros HT, un télésiège fixe 2,3 millions deuros HT, un engin de damage entre 200 000 et 300 000 euros HT. Un exemple significatif de laugmentation du coût des remontées mécaniques : le prix dun télésiège débrayable. Il coûtait en moyenne 3,1 millions deuros HT en 2000 (source ministère des transports, Ndlr.), contre 5,9 millions deuros HT en 2010. «Une hausse des prix due au surcoût des équipements de sécurité, mais aussi à la disparition des appareils les moins chers après la fusion des quatre grands constructeurs de remontées mécaniques en deux grands groupes mondiaux.»
En 2010, la tendance des investissements va vers le remplacement de remontées existantes par des appareils plus performants en termes de fréquentation ou daménagement durable par exemple, un télésiège remplace deux téléskis.
La neige de culture sécurise la fréquentation des domaines et lemploi
Au delà des investissements directement liés aux remontées mécaniques, les opérateurs doivent engager dautres investissements pour améliorer le confort des skieurs, faire face à la concurrence nationale et internationale, comme les systèmes de billetterie mains libres, lentretien des pistes, mais aussi la neige de culture. «La neige de culture sécurise louverture des stations, et réduit lexposition aux aléas climatiques durant toute la saison», commente Laurent Reynaud, délégué général de Domaines Skiables de France en sappuyant sur les deux saisons de déficit neigeux connues ces 15 dernières années. «En 1989/1990, la fréquentation chutait de 30%. En 2006/2007, dans des conditions denneigement comparables, la fréquentation ne chutait que de 15%.» De forts investissements en neige de culture ont été réalisés entre ces deux périodes, anticipant des conséquences économiques majeures, lorsque lon sait que les stations embauchent 120 000 salariés dont 18 000 dans les remontées mécaniques, et que leur emploi, dune manière ou dune autre, dépend de louverture du domaine skiable.
Fréquentation : la France au 2ème rang mondial
En tête en 2008/2009 avec 59 millions de journées skieurs vendues, les 220 stations françaises sont passées en 2009/2010 au deuxième rang mondial des domaines skiables les plus fréquentés de la planète, derrière les Etats-Unis. A noter que la saison 2009/2010 a enregistré un léger tassement de la fréquentation (-4%) et -2,3% pour le chiffre daffaires, dus en partie à une météo défavorable pendant les vacances de Noël.