«Le fitness est devenu un loisir sportif»

Le 24e salon mondial Body Fitness Form’expo se tiendra à Paris, Porte de Versailles, du 18 au 20 mars 2011. L’édition 2011 comptera plus 80 exposants français et étrangers, et près de 200 marques représentées. Plus qu’un phénomène de mode, le fitness est devenu un sport à part entière. Philippe Goethals, commissaire général du salon mondial, a répondu à nos questions.

– Dans quelques semaines se tiendra le 24e salon mondial Body Fitness Form’expo qui accueille en moyenne près de 20 000 visiteurs en 3 jours. Comment expliquez-vous un tel engouement pour le fitness depuis quelques années ? Le développement des salles low cost joue-t-il un rôle dans ce succès ?
– Le fitness est le sport de tous les sports. Dans toute activité sportive, le fitness est essentiel, tant pour le renforcement musculaire, que pour l’hygiène de vie. Le fitness est devenu un loisir sportif que l’on pratique pour son bien-être et sa santé par plaisir. Je n’aime pas le terme «low-cost» qui peut être péjoratif dans certains secteurs. Dans l’hôtellerie, il y a des étoiles, un confort différent que choisit le client… on n’appelle pas ces établissements des hôtels «low-cost» pour autant. Pour le fitness, c’est la même chose. Les salles de sport proposent des prestations différentes correspondant aux désirs de la clientèle et de son niveau sportif. Autrement dit, il y a des salles qui proposent aujourd’hui un statut de simple location de matériel et non l’adhésion classique à un club. Dans ce cadre, le client doit déjà avoir une connaissance de son niveau, de son corps, de ses performances et de son entraînement.

-Quel est le budget moyen dépensé annuellement par les adeptes de sports de remise en forme, si vous le connaissez ? Financièrement, le marché du fitness, en France et dans le monde, pèse combien ?
– Avec l’abonnement et l’équipement textile et chaussures, on peut considérer qu’on peut dépenser en moyenne entre 500 et 1000 euros par an dans la discipline. Quant à connaître le poids de ce marché, tant que la grande distribution ne communiquera pas ses chiffres sur le marché du fitness grand public, on n’aura pas de chiffres fiables.

– Quelles sont les principales nouveautés présentées cette année au salon ?
– Les nouveautés sont essentiellement des nouveautés techniques… notamment du matériel de musculation et de cardio-training toujours plus technologique et plus doux ! On doit faire du sport sans souffrir ! La télévision HD installée à l’intérieur du matériel, le développement de jeux ou nouvelles technologies qui vous permettent d’être virtuellement en concurrence avec d’autres sportifs en comparant ses performances, et surtout des systèmes de clés et de cartes qui enregistrent votre physiologie, vos résultats, vos progrès en permanence… assurant un suivi exemplaire de votre condition physique. Un exemple concret : lorsque vous quittez un poste de travail dans une salle de fitness et que vous le reprenez 10 jours après, tout est enregistré dans la machine. N’est-ce pas fantastique ? Quant aux cours collectifs, la tendance est de plus en plus dansante.

– Quel est le profil type des visiteurs du salon ? Le budget moyen dépensé par visiteur durant le salon ?
– Le profil type est simple : il s’agit aussi bien du senior qui veut s’entretenir, que du jeune qui désire trouver d’autres plaisirs dans le sport. Au cours des précédentes éditions, j’ai pu constater que le visitorat était souvent familial. Il se retrouve dans «sa» communauté pour pratiquer, essayer, tester les produits. Le visiteur est «acteur» au mondial Body Fitness Form’expo… C’est important de le préciser puisque la plupart du temps, les visiteurs de salon ne sont que de simples spectateurs. C’est un salon de passionnés et de candides en quête de découverte. Le panier moyen est de 500 euros pour le public. Ce montant s’explique essentiellement par les produits qui sont pratiquement vendus en exclusivité sur notre salon.

– La Commission de sécurité des consommateurs (CSC) alertait récemment les pratiquants sur le manque de sécurité et d’encadrement de certaines salles de remise en forme… et sur les risques inhérents sur la santé (par exemple, bon nombre de professionnels n’exigent pas de certificat médical de non-contre-indication à la pratique sportive envisagée). Quel est votre sentiment sur cette question ?
– Mon sentiment, est que dans ce système, il y a quand même beaucoup de démagogie… Le certificat médical, dans le monde privé, peut effectivement devenir un argument anti-commercial. Croyez-bien que la personne qui se présente dans un club de fitness privé avec l’intention de s’y inscrire mais a oublié d’amener un certificat médical, ne se représentera pas de sitôt dans cette même salle privée si l’accès lui a été refusé quelques temps plus tôt au motif qu’il n’a pas été en mesure de présenter le fameux document ! Je ne suis d’ailleurs pas persuadé que le monde associatif (les salles associatives, Ndlr.) soit aussi rigoureux pour la demande des certificats médicaux. Je pense sincèrement qu’il y a une grande différence entre une personne qui s’adonne à une activité physique de loisir dans une structure et une personne qui participe à une compétition de type marathon où, là, le certificat médical est obligatoire et accepté de tous. Quant à ceux qui pratiquent le jogging, le vélo, seuls ou en groupe le week-end, le soir ou le matin ? Doivent-ils circuler constamment avec un certificat médical dans leur poche ? Au même titre que l’on se déplace avec une carte d’identité ou une carte grise ? Je n’en suis pas certain. Je pense surtout que l’on doit connaitre son corps et donc consulter le médecin pour connaitre ses capacités physiques sans en arriver à trop de rigorisme. J’ajoute que l’encadrement dans les salles privées est respecté et très bien contrôlé. Est-il suffisant ? C’est un autre problème ! Prenez par exemple le problème des piscines dans les salles de sport où il faut un maître nageur… Pour quelles raisons n’en a-t-on pas besoin dans un hôtel ?