Le Tour de France approche et les grandes manœuvres aussi. Un rapprochement entre TotalEnergies et Ineos serait dans les cartons.
Les deux formations n’ont pas prévu de fusionner, en tout cas dans un premier temps, mais elles ne seraient pas loin d’un accord pour un contrat de sponsoring. C’est le Times qui le dit, parlant d’un contrat, dont la durée n’a pas filtré, de plusieurs millions d’euros. Selon le média britannique, l’accord est poussé par Jim Ratcliffe, le président d’Ineos. Le milliardaire souhaite se désinvestir de plusieurs domaines afin de se concentrer sur d’autres, dont Manchester United. Ineos a démarré les grandes manoeuvres en se retirant du sponsoring des All Blacks ou de la Coupe de l’America de voile. Il n’y a pas donc pas que l’OGC Nice qui pourrait faire les frais de l’ambition du britannique pour le club de son cœur. En revanche, la société ne semble pas remettre en cause sa participation au sein de l’écurie Mercedes en Formule 1. Ratcliffe ne souhaite pas qu’Ineos se désengage totalement du cyclisme, mais il privilégie la piste d’un copartenaire. « Il est juste de dire qu’Ineos ne veut pas dépenser plus d’argent », admettait le directeur de l’équipe Ineos Grenadiers, John Allert, en début d’année. « Ils veulent très clairement que nous soyons une super équipe et ils savent ce qu’il faut faire pour être une super équipe. Je ne vais pas mettre un chiffre là-dessus, mais c’est un chiffre qui est plus grand que ce que nous dépensons actuellement. »
Après avoir acheté la formation à Sky en 2019, Jim Ratcliffe avait surfé sur la vague du succès avec la victoire d’Egan Bernal sur le Tour de France quelques mois plus tard, après ceux de Bradley Wiggins, Chris Froome et Geraint Thomas. Depuis, Ineos-Grenadiers a lentement décliné dans le peloton alors que la concurrence de UAE ou Visma Lease a Bike est montée en gamme.
Pourquoi TotalEnergies plus qu’un autre ? D’abord parce que le sponsor français a les moyens de ses ambitions avec un bénéfice de 15 milliards d’euros pour l’année 2024. Ensuite, parce que les liens existent au-delà du cyclisme entre les deux grands sponsors. Le géant français du pétrole et du gaz et le groupe pétrochimique britannique sont déjà des partenaires industrielles.
Une période délicate pour les équipes françaises
Quel avenir pour l’équipe de Jean-René Bernaudeau ? Le contrat de l’équipe vendéenne avec TotalEnergies court jusqu’en 2026. En cas de départ effectif de son sponsor principal, qui investit environ 10 M€ par an, la formation de Jean-René Bernaudeau devrait trouver un autre sponsor de poids pour 2027. L’équipe française doit donc performer pour être la plus attrayante possible. Une situation qu’elle connaît. Après 25 ans dans le peloton, l’équipe vendéenne a déjà changé de sponsor principal à cinq reprises. Elle a été successivement parrainée par Bonjour (2000-2002), Brioches la Boulangère (2003-2004), BBox Bouygues Telecom (2005-2010), Europcar (2011-2015), Direct Energie (depuis 2016), racheté par Total en 2019 pour devenir TotalEnergies en 2021.
Le « transfert » de TotalEnergies reste encore à réaliser. Il y a quelques mois, la fusion, autrement plus avancée, entre Jumbo-Visma et Soudal Quick-Step avait fait trembler le peloton. Difficile d’imaginer une entreprise emblématique comme TotalEnergies délaisser ainsi une formation française. Qui plus est dans un contexte tendu pour les équipes tricolores. L’équipe Arkéa-B&B Hotels fait face à un double défi : la recherche de sponsors pour continuer au-delà de 2025 et la lutte contre la relégation sportive. Si deux équipes venaient à disparaître, le cyclisme professionnel français ne compterait plus que trois formations dans l’élite mondiale : Groupama-FDJ, Cofidis et Decathlon AG2R La Mondiale.