Après plusieurs mois de tensions politiques et de débats internes, l’équipe Israel-Premier Tech a officialisé son changement de nom et de nationalité sportive, mettant fin à son ancrage israélien. Un tournant majeur pour une structure née d’un projet national ambitieux, à la croisée du sport, du soft power et de la diplomatie.
Le changement de nom et de nationalité de l’équipe Israel-Premier Tech marque la fin d’un cycle entamé il y a dix ans. Née en 2015 de la volonté du milliardaire canado-israélien Sylvan Adams de promouvoir l’image d’Israël à travers le sport, la formation devait incarner un modèle de soft power sportif : moderne, innovant, et apolitique. Mais la réalité économique et géopolitique en a décidé autrement.
Sous pression de ses partenaires et confrontée à une image devenue difficile à porter, l’équipe abandonne toute référence à Israël pour passer sous pavillon canadien. Un changement motivé par la nécessité de préserver sa survie financière et sportive, après des mois de controverses et une série de retraits de coureurs ou de menace des sponsors.
La marque « Israel » était devenue un handicap dans un peloton mondialisé, où la neutralité est désormais un impératif commercial. Depuis les violences au Proche-Orient et les appels au boycott, la formation peinait à être invitée sur certaines courses et à conclure des partenariats. Pour Premier Tech, la solution d’un repositionnement neutre s’imposait : il s’agit de protéger la marque tout en maintenant un projet compétitif à long terme.
En se réinventant, Israel-Premier Tech évite la disparition pure et simple, mais au prix d’une rupture identitaire. L’équipe perd ce qui faisait sa singularité — celle d’un projet politique et culturel travesti en aventure sportive. S’agit-il d’un retour au bon sens, ou du signe que la bulle protectrice du sport, censée transcender la politique, est en train d’exploser ?