Ce n’est pas une coquetterie. C’est sans sponsor sur leur maillot que les Girondins de Bordeaux ont entamé leur saison 2016-2017. Kia, avec qui ils étaient liés depuis une décennie, ayant achevé sa collaboration avec le club au scapulaire à l’issue de l’exercice précédent. Le nouveau partenaire tarde à se faire connaître.
Les supporteurs apprécient ce maillot 2016-2017, avec son côté vintage, conséquence de l’absence d’un sponsor principal sur la poitrine. Le club, beaucoup moins… Car le successeur de Kia, qui n’a pas souhaité renouveler son partenariat commencé à l’été 2006, se fait toujours attendre. Or cela représente entre 2 et 3 millions d’euros annuels. Et une image dégradée pour le club girondin, formation historique du championnat de France. Ce n’est pas très positif de ne pas avoir de sponsor maillot, concède Jean-Louis Triaud, le président bordelais. Cependant, nous sommes encore très marqués Kia et c’est difficile de prendre la suite d’un sponsor qui est resté aussi longtemps. Cela prend du temps mais on va trouver. Une marque du groupe M6, propriétaire du club ? On n’a jamais trouvé autant de sponsors complémentaires pour notre maillot, rappelait Jean-Louis Triaud au début de l’été. Pour un sponsor principal, les sommes sont différentes. La difficulté́ est que les gros annonceurs ont des budgets annuels qui se décident par rapport aux années civiles.
Le club préfère attendre plutôt que brader l’espace
Pour l’heure, la situation est bloquée. Une surprise alors que Bordeaux peut avancer son histoire, son palmarès sportif (même si le club stagne depuis plusieurs années) et son nouveau stade, le Matmut Atlantique. Avec un emplacement aussi stratégique que la face avant du maillot, le club bordelais préfère attendre plutôt que brader l’espace. Cependant, la situation bordelaise est révélatrice d’une tendance. Les grandes entreprises rechignent à s’engager dans le football si le retour sur investissement n’est pas à la hauteur. La marque bordelaise est forte, mais elle reste corrélée aux résultats du club. Pour se déconnecter des résultats, le PSG développe une identité de marque forte qui attire des partenaires à l’échelon international. C’était très chic. Et puis si on reste un certain temps comme cela, on pourra même mettre l’Unicef dans quelques matches. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne veut pas brader notre maillot, a lâché Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, dans L’Equipe après la première rencontre de la saison.