Le Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) suspend toutes formes de publicités pour les jeux et paris en ligne pour les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2.
Cette décision s’applique immédiatement, dès la 8e journée de Ligue 1 et la 10e journée de Ligue 2.
La LFP considère qu’en l’état actuel de la législation nationale, alors même que celle-ci serait contestée au niveau européen, la poursuite des opérations publicitaires litigieuses fait peser un risque sérieux et immédiat sur les clubs, leurs dirigeants, et peut compromettre le bon déroulement du championnat.
Après cette annonce, le ministre des Sports Jean-François Lamour a pris acte avec satisfaction de la décision. Précédemment, M. Lamour avait sévèrement critiqué la gestion du dossier par le président de la LFP Frédéric Thiriez, déplorant qu’il aille négocier avec le président de la Française des jeux (FDJ) en demandant de l’argent pour que les clubs, qui sont dans l’illégalité, reviennent dans la légalité. C’est du racket.
Frédéric Manin, avocat pour la France de la société de paris en ligne Bwin, qui parraine cinq équipes de L1 dont deux dirigeants ont été mis en examen, estime que les clubs sont pris en otage. Je ne pense pas qu’il soit aisé de trouver un parrain en cours de saison. C’est de dizaines de millions d’euros dont on parle ici, a affirmé Me Manin. Les contrats sont tous particuliers. Je ne peux pas vous dire quelle est la répercussion exacte pour les clubs s’il y suspension de versements ou non, mais en tout cas, je peux vous dire que c’est préjudiciable à Bwin. C’est clair, l’Etat essaye d’anéantir les sociétés de paris en ligne et de tuer leur existence, a affirmé l’avocat, précisant: Il y a une semaine, M. Thiriez (le président de la Ligue de football professionnel, ndlr) disait qu’il n’était pas compétent. Aujourd’hui, il prend une décision dont on peut estimer qu’elle est téléguidée (…) par le gouvernement, deux ministres (le ministre des Sports, Jean-François Lamour, et le ministre du Budget, Jean-François Copé, ndlr) ayant pris position publiquement.
C’est une décision brutale, alors même que la Commission européenne va se prononcer le 12 octobre. Je ne vois pas où était l’urgence, a conclu l’avocat.
Huit clubs de Ligue 1 sont parrainés ou vendent des espaces publicitaires autour des terrains à des sociétés de paris en ligne : Monaco, Auxerre, Saint-Etienne, Nantes, Lens, Lorient, Toulouse et Bordeaux.