Jean-Claude Biver, le président de la division montres du groupe LVMH (Hublot, Tag Heuer), explique comment le football a construit sa notoriété et développé les résultats de ses marques… et fait un parallèle avec Ferrari.
D’abord, nous avons détecté une population de fans très aisés qui vont au stade, comme les hommes politiques, les industriels ou les artistes… Nous avons aussi constaté que les joueurs étaient non seulement intéressés par les belles voitures, mais aussi les belles montres et que beaucoup avaient énormément de moyens, explique-t-il dans L’Equipe. Enfin, les meilleurs joueurs sont des prescripteurs auprès des jeunes qui sont nos futurs acheteurs.
Depuis le premier investissement dans le football, auprès de l’équipe nationale suisse lors de la Coupe du monde 2006, Jean-Claude Biver constate que le foot transfère une notoriété extraordinaire à la marque, même auprès de gens qui ne seront jamais acheteurs. Vous voyez ainsi énormément de personnes avec des tee-shirts ou des casquettes Ferrari alors que jamais ils ne pourront s’acheter une voiture du constructeur. À travers ses victoires en Formule 1, Ferrari (dont Hublot est partenaire, ndlr) a créé une sorte de rêve autour de la marque qui va bien au-delà de l’acheteur. Dans le foot, c’est la même chose. Nous pouvons créer un enthousiasme pour la marque Hublot alors même que les gens ne peuvent s’acheter les montres de cette marque.
Fort de ses accords avec la FIFA pour la Coupe du monde, l’UEFA pour l’Euro et la Ligue des champions, ainsi qu’avec plusieurs clubs de renom et des joueurs emblématiques, le président de la division montres du groupe LVMH estime avoir cadenassé le football à son avantage. Plus personne ne peut entrer aujourd’hui avec légitimité dans le football parce que le meilleur est pris. Entre Hublot et Tag Heuer, nous avons cadenassé le football, pense-t-il.