Si le PSG pensait avoir trouvé une martingale avec son contrat d’agent de voyage du Qatar, la Juventus Turin mérite, elle aussi, d’être distinguée pour son imagination afin de rester dans les clous du fair-play financier.
On applaudit des deux mains… Et on attend la réaction de l’UEFA sur le sujet. La Juventus Turin annonce une revalorisation conséquente de son partenariat avec Jeep. La marque automobile du groupe FCA, en passe de fusionner avec le Français PSA, augmente son apport de 25 millions d’euros annuel pour cette saison et la prochaine pour arriver à un minimum garanti de 42 millions d’euros.
Selon les explications officielles, Jeep a accepté de payer beaucoup plus «en raison des excellentes performances sportives du club ayant contribué à améliorer son classement UEFA et la notoriété de la marque Juventus au niveau mondial». Quid de la marque Jeep ? Peu importante visiblement. L’accord inclut «une extension des droits de sponsoring», dont la nature n’a pas encore été précisée.
300
Le conseil d’administration de la Juventus Turin approuve une augmentation de capital d’un montant maximum de 300 M€ au cours de l’année 2020. «Nous sommes extrêmement fiers de notre développement, mais nous devons rester compétitifs, souligne le président de la Juve, Andrea Agnelli. Ces chiffres peuvent paraître énormes à l’échelle italienne, mais notre point de référence, ce sont les grands clubs européens. La Juve est le plus important club en Italie, mais n’est que l’un des plus importants en Europe.» Malgré un déficit de 39,9 M€ la saison dernière – le double de celui de l’année précédente -, le président du club piémontais a obtenu des actionnaires cette augmentation de capital, qui entre dans le cadre d’un plan de développement sur cinq ans afin de rivaliser financièrement avec d’autres géants d’Europe.
Petit détail d’importance, Jeep est une filiale du groupe Fiat Chrysler Automobiles, détenue par la famille Agnelli, qui est également propriétaire de la Juventus Turin. Si le PSG a été retoqué pour ses contrats avec le Qatar, en matière de parties liées, la Juve est quasiment en ligne directe avec son sponsor principal. Preuve que le club turinois marche sur des œufs, le champion d’Italie ajoute qu’il s’agit d’une «transaction ordinaire» et «des conditions équivalentes à celles du marché». Là encore, il y a à redire. Une revalorisation de 25 millions d’euros à près de deux ans du terme de l’échéance, c’est de l’inédit à ce niveau.
Reste à savoir si l’UEFA ouvrira une enquête dans le cadre du fair-play financier.