D’après le New York Daily News, Lance Armstrong aurait pu recevoir l’aide de son équipementier, Nike, pour ne pas être découvert. Le tabloïd s’appuie le témoignage, fait sous serment en 2006, de Kathy LeMond, femme du coureur Greg LeMond. Selon elle, un mécanicien de l’équipe d’Armstrong aurait expliqué comment Nike avait versé 500.000 dollars sur un compte en suisse appartenant à l’ancien président de l’Union cycliste internationale (UCI) Hein Verbruggen pour faire oublier un test positif. En réaction, Nike a démenti les allégations du New York Daily News et nie fermement avoir versé une somme de 500.000 dollars à l’ancien président Hein Verbruggen, et ce afin de couvrir un test anti-dopage positif. Nike ne tolère pas l’usage illégal de drogues destinées à améliorer les performances, continue le numéro 1 mondial des articles de sport.
L’équipementier américain se trouve également attaqué par la presse britannique. The Guardian blâme Nike pour continuer de soutenir l’ancien cycliste. Pourquoi la plus grande marque mondiale de vêtements de sport veut continuer à être associé à un homme qui est au centre de la plus grande fraude sportive de tous les temps ? (…) Est-ce que les jeunes sportifs devraient suivre l’exemple d’Armstrong ? Mentir, tyranniser, se doper et tricher pour être au top ?, questionne le quotidien. Le Daily Mail se moque de plusieurs publicités glorifiant les performances de Lance Armstrong.
Avec le recul, les campagnes de l’époque ont quelque chose d’incongrue. Dans un spot de 2001, Nike met en scène le coureur à l’entraînement. Ceci est mon corps et je peux lui faire ce que je veux, explique le coureur, filmé avec une aiguille dans le bras lors d’un contrôle. En 2009, Lance Armstrong sort de sa retraite. Le thème de la campagne est de répondre aux critiques qui l’entourent. Les critiques disent que je suis un arrogant, un dopé, un fraudeur. (…) Ils peuvent dire ce quils veulent. Je ne suis pas de retour sur mon vélo pour eux.
Nike risque seulement de voir son image ternie par ses liens avec le toujours septuple vainqueur du Tour de France. En revanche, l’UCI pourrait vaciller à cause de cette affaire. Le rapport de l’USADA accable la Fédération internationale. L’UCI est accusée de complaisance vis-à-vis d’Armstrong.
Dans une interview accordée à CNN, Tyler Hamilton, qui avait épaulé Lance Armstrong lors de ses trois premières victoires sur le Tour de France (1999, 2000, 2001), affirme que l’UCI était au courant qu’Armstrong les avait manipulés après un contrôle positif aux corticostéroïdes pendant la Grande Boucle de 1999. Il avait fourni une ordonnance antidatée de cortisone pour échapper à la sanction. L’UCI savait ce qu’il s’était passé, ils ont laissé passer cette prescription antidatée, explique Tyler Hamilton. Pour Dick Pound, ancien directeur de l’Agence mondiale antidopage (AMA), il est évident que l’UCI a délibérément choisi de ne pas agir. Ce n’est pas crédible de dire qu’ils ne savaient pas ce qu’il se passait. Je me suis plaint auprès de l’UCI pendant des années, affirme-t-il. Il s’étonne des contrôles laxistes : La course partait à 13h00 ou 14h00 et aucun test n’était effectué avant pour voir s’ils étaient chargés. Les coureurs avaient également le droit à une heure sans surveillance après la course : Il suffisait alors d’une solution saline ou d’un autre moyen de cacher les effets de l’EPO ou de quelque autre substance dopante, explique-t-il. C’est à se demander si les contrôles n’étaient pas délibérément voués à l’échec.