Les Bordelais continuent de franchir des paliers. Après avoir décroché son premier titre en Champions Cup, l’Union Bordeaux-Bègles s’est qualifiée directement pour les demi-finales du Top 14. Une autre première. Le titre européen arrive à point nommé sur le plan sportif mais aussi du point de vue économique. L’UBB a réuni ses sponsors qui assurent son équilibre économique.
Pour la cinquième saison consécutive, l’Union Bordeaux-Bègles sera au rendez-vous des demi-finales du Top 14. Mais contrairement à ces quatre dernières années, cette fois, elle ne passera pas par la case « barrage ». Le club girondin a en effet validé sa deuxième place, synonyme de billet direct pour le Groupama Stadium, où il affrontera le vainqueur du barrage Toulon (3e) – Castres (6e) le 21 juin. En parallèle de son ascension sportive, le club parfait son modèle économique alors que l’UBB fait partie des quatre clubs du Top 14 qui ne perdent pas d’argent. Les recettes stades (meilleure affluence de France avec près de 33.000 spectateurs par match cette saison) et surtout le sponsoring assurent son équilibre financier.
Derrière ses principaux partenaires que sont Arkea, Fayat, EdenAuto, Human et Betclic, l’UBB fédère sur une armée de PME. Il y avait 750 partenaires au début de cette saison, ils sont aujourd’hui 800, dont une centaine d’entreprises de la filière vin. « Au rugby, ce ne sont pas les droits télé qui font le budget. La plus grosse ressource, ce sont les partenaires économiques, environ 50 % du budget des clubs. C’est le sponsoring qui permet de réellement exister au plus haut niveau », confirmait Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux-Bègles, en recevant il y a quelques jours ses sponsors pour préparer la saison prochaine.
La proposition marketing de l’UBB est segmentée pour coller aux besoins d’une multitude d’entreprises. Depuis la loge au stade Chaban-Delmas, pour 40.000 à 75.000 € la saison, jusqu’au pack Club XV à 1.800 € par personne pour la saison, avec accès à la bodega, menu terroir, « open bar hors champagne » et une place en tribune. Entre les deux, un foisonnement de prestations. En parallèle, le club propose des offres ponctuelles, le temps d’un match. L’UBB sait aussi tirer le meilleur profit du caractère patrimonial du stade Chaban-Delmas en créant « Le Vestiaire », un salon haut de gamme, avec maillot offert à chaque partenaire, caviar, foie gras, visite du couloir de Lescure en compagnie d’un joueur, photo avant le match sur le banc de touche, pour 11.000 € par match. À Chaban, il est possible d’afficher son nom partout : en plus de la panneautique en bord terrain, la chasuble des ramasseurs de ballon (22.000 € la saison) peut être parrainée, le maillot des UBB Girls (40.000 €), celui des mascottes (50.000 €) ou la tenue du staff (80.000 €). Pour ses partenaires, l’UBB a aussi inventé une vie à côté du rugby. Tournoi de golf et de tennis, garden-party, conférences, soirée de gala, séminaires, dîners, entraînements au stade… Les membres de l’UBB Business club, l’un des plus gros réseaux de la région, peuvent participer à quasiment deux événements par mois.
Pendant que les Girondins de Bordeaux, aujourd’hui en National 2, jouent leur avenir au tribunal de commerce, le rugby tisse sa toile.