Les associations écologistes Badvertising et Rapid Transition Alliance décernent les premiers « Bad Sport Green & Sportswash Awards ». Des « prix » attribués pour dénoncer les grands pollueurs qui utilisent le sport comme plate-forme publicitaire avec des déclarations environnementales qui ne tiennent pas la route.
Les premiers lauréats ont été « récompensés » par un jury composé de sportifs et de spécialistes du climat. Ainsi, le prix général a été donné à la Fédération internationale de football (FIFA) pour avoir attribué au Qatar la première Coupe du monde dite « neutre en carbone » avec en prime un partenaire, QatarEnergy, un géant du gaz. La manifestation est une opération de « greenwashing » à grande échelle selon les deux associations, c’est-à-dire aynat recours à l’utilisation d’un argument écologique pour redorer son image sans réellement faire avancer la cause.
Le géant de la pétrochimie, du pétrole et du gaz Ineos est aussi épinglé pour son implication et son sponsoring dans le cyclisme, situation jugée tout bonnement ironique. Tout comme l’équipe de NHL des Edmonton Oilers pour ses liens avec Oilfield Network, chargé de promouvoir les entreprises de l’industrie pétrolière et gazière.
Enfin, le trophée du « but contre son camp » revient à Manchester City. Le club de Premier League a mis sur pied une action étonnante en faveur du développement durable. Des éco-points ont été implantés dans le stade des Sky Blues afin que les spectateurs y ramènent leurs bouteilles en plastique usagées. Afin d’inciter à cette pratique, le service marketing de City offre en contrepartie des réductions… pour des vols en avion via son partenaire Etihad Airways, avec le slogan « Faire une différence pour la planète ».
« Espérons que ces récompenses attireront l’attention sur l’ampleur du problème et sur l’urgence d’arrêter les publicités qui alimentent l’urgence climatique », souligne Andrew Simms, co-directeur du think tank britannique New Weather Institute. « Les Bad Sport Awards soulignent à quel point le parrainage à haute teneur en carbone dans le sport est aussi répandu que nocif, ajoute Anna Jonsson de New Weather. Les organisations sportives et leurs organes directeurs doivent revoir leurs propres directives de parrainage à la lumière de la crise climatique et expulser immédiatement les gros pollueurs. »