Je veux les Jeux. Paris annonce sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2024. Jusqu’à la désignation de la ville hôte à l’été 2017, la France va défendre et peaufiner un dossier déjà bien avancé. Questions-réponses autour du dossier de Paris 2024.
Cette fois, est-ce la bonne ?
Après trois échecs (1992, 2008 et 2012), pour des raisons différentes à chaque fois, le temps de Paris est venu. En 2024, la capitale fêterait le centenaire de l’édition de 1924 qu’elle avait organisée. C’est mal connaître le mouvement olympique. Il est trop tôt pour dégager un favori dans un marathon long de deux ans. L’atout numéro 1 de Paris reste Paris. Mais à trop jouer sur cet aspect lors de sa précédente candidature, Paris 2012 avait oublié l’essentiel : pourquoi la France veut organiser les Jeux olympiques ? La réussite de son projet passera aussi par l’adhésion des Français.
Qui sont les concurrents ?
L’Europe ne fait pas front uni dans cette course aux JO 2024. Paris aura face à elle les villes d’Hambourg (Allemagne), Rome (Italie) et sans doute Budapest (Hongrie), voire Bakou (Azerbaïdjan). Par la règle, non écrite, de rotation des continents, l’Asie est hors-jeu pour cette édition après l’organisation des Jeux par Tokyo en 2020. Boston (États-Unis) se présente comme le champion du continent nord-américain.
Comment se passe l’élection ?
Après des mois de lobbying intense, la meilleure campagne du monde peut s’écrouler lors des derniers jours avant le vote final. La ville hôte des Jeux Olympiques est désignée par un vote à bulletin secret des membres du Comité olympique et sportif (CIO) lors d’une session spéciale. À chaque tour de scrutin, si aucune ville n’obtient la majorité absolue, la dernière est éliminée. On ignore le nombre délecteurs (une centaine) jusquau matin de l’élection : les membres de pays dont une ville est candidate perdent leur droit de vote. En théorie, les électeurs doivent s’appuyer sur le dossier d’évaluation et sur la présentation orale lors de la session. En théorie seulement. Même si Paris cherche à mettre en avant ses sportifs, la politique est omniprésente. Certains membres votent sur ordre d’un chef d’État ou de gouvernement. Battu de quatre voix par Londres pour 2012 (54 contre 50), Paris a perdu les suffrages de représentants polonais (le fameux plombier polonais) et turc en raison du non au référendum sur l’Europe intervenu un mois avant le vote.
Combien coûte la candidature ?
Pour sa candidature, Paris prévoit de dépenser 60 millions d’euros d’ici au mois de juillet 2017 et la désignation de la ville hôte. Une enveloppe destinée à financer les deux ans de procédure et couvrir les frais d’études techniques, de projets annexes, de communication interne et à l’international, ou encore de fonctionnement (une cinquantaine de personnes vont travailler à temps plein). Si les collectivités territoriales vont mettre la main à la poche, des grands groupes français ont d’ores et déjà été sollicités. Nouveauté pour cette candidature : une opération de financement participatif par SMS sera lancé du 25 au 27 septembre, ce qui permettra aussi de mesurer l’enthousiasme des Français. Le budget des JO est évalué à 6,2 milliards d’euros, dont 3,1 milliards autofinancés par le comité d’organisation.