La ville de Mersin (Turquie) a été désignée le 23 février 2011 pour organiser les prochains Jeux Méditerranéens, qui se tiendront du 20 au 30 juin 2013, à la place de Volos (Grèce). Amar Addadi, président du Comité International des Jeux Méditerranéens (CIJM) expliquait il y a quelques jours au CNOSF les raisons de ce brusque changement, les atouts de Mersin et les perspectives de cet évènement multisports encore trop méconnu.
«La ville de la région de Thessalie avait été désignée le 27 octobre 2007, face à Rijeka en Croatie et déjà, Mersin. Tous les dossiers de candidature étaient dexcellent niveau. Il y a eu beaucoup de manquements aux engagements souscris devant lAssemblée Générale du CIJM, par rapport au dossier qui avait été présenté et dans les clauses du contrat. Cela nous a amenés en 2010 à brandir une mise en demeure, indique Amar Addadi, président du CIJM pour expliquer les raisons de ce choix. Nous avons tenté de rencontrer les autorités grecques pour dénouer le problème, mais nos appels nont pas trouvé décho. La Grèce ne pouvait pas respecter ses engagements du fait de la grave crise économique layant touchée. Le 28 janvier 2011, nous avons décidé de retirer lorganisation à Volos, considérant que nous prenions trop de risques pour la pérennité des Jeux Méditerranéens.»
Un engagement des autorités locales et nationales
Mersin a été choisi sur la base dun vote organisé sur dix jours, avec tous les Comités Nationaux Olympiques membres du CIJM (ils sont 24 au total, NDLR.) et des 18 membres du CIO appartenant aux pays du bassin méditerranéen. Tarragone en Espagne et Tripoli en Lybie étaient également candidats. La ville turque a obtenu la majorité absolue dès le premier tour.
Quels sont les principaux atouts de la ville turque ? Selon Amar Addadi, cest lengagement particulièrement enthousiaste de la part des autorités locales et nationales qui aurait fait toute la différence. «Nous avons notamment reçu un courrier du premier ministre Erdokan nous assurant de son total soutien. Lengouement populaire est remarquable, et le principal atout est la vitesse à laquelle nous allons pouvoir avancer. Le comité dorganisation peut se mettre très rapidement en place grâce à une loi turque votée à cet effet, le budget est conséquent et la plupart des sites de compétition existent déjà. Le Village Méditerranéen est déjà construit en partie sur le campus de luniversité. Pour les Jeux Méditerranéens, plusieurs modules vont être ajoutés pour porter la capacité dhébergement des délégations à 5000 lits. Tout le monde sera logé au même endroit.»
Les Jeux Méditerranéens, lavenir des JO ?
Amar Addadi est convaincu que les Jeux Méditerranéens constituent lavenir des JO. «Ce sont deux grands évènements multisports. Sur les plans du volume, de lenvergure, de la taille, nous restons modestes. Mais je pense que les «Jeux Med», en tant que Jeux régionaux (comme le sont par exemple les Jeux Panaméricains ou Asia-tiques), sont lavenir des Jeux olympiques. Les conditions daccès à la qualification, et de surcroit aux finales olympiques sont devenues particulièrement difficiles. Il y a donc beaucoup dathlètes représentant autant de pays qui ne peuvent pas se qualifier. Ils ont donc la possibilité de participer à des Jeux régionaux, qui peuvent être des moteurs pour un développement local du sport. Lesprit olympique est empreint duniversalité. Nous développons pour notre part laccessibilité. Nous sommes à la convergence de trois continents (Europe, Afrique, Asie), ce qui permet dimportants échanges sur le plan sportif. Nous essayons dintéresser les Fédérations Internationales à des programmes de développement qui toucheraient les pays qui en ont le plus besoin autour du bassin méditerranéen.»