Les diffuseurs ne sont pas toujours tendres avec les organisateurs de spectacle sportif. En mal d’exposition, le volley-ball vient de conclure en catimini son appel à candidatures pour la reprise du Championnat de France à la télévision. Le résultat laisse perplexe.
Malgré la non-qualification des équipes de France pour les Jeux olympiques de Pékin, le volley-ball se comporte plutôt bien sur le plan sportif. Le championnat de France présente même une densité qu’on ne retrouve pas dans tous les sports collectifs et à l’échelon européen, les clubs français font mieux que se défendre. Mais cela ne suffit visiblement pas comme en témoigne le résultat de l’appel à candidatures lancé par la Ligue nationale de volley (LNV) au sujet de la retransmission du championnat 2008-2009. Pour voir la Pro A de volley-ball, il faudra regarder Sport+. Mais il faudra surtout éplucher son programme télé pour connaître les affiches proposés. Car la filiale de Canal+ a fait le service minimum. La chaîne Sport+ s’est positionnée pour continuer la diffusion des plus belles rencontres du championnat de Pro A masculine, pour la quatrième saison consécutive, indique Pierre Coquand, président de la LNV. Sur les 26 journées que compte le championnat, plus la phase de play-offs, la chaîne sportive devrait diffuser une dizaine d’affiches. Elle prendra en charge les coûts de production mais ne versera pas de droits TV à la Ligue. C’est maigre. La LNV attendait plus en terme financier et espérait également une exposition plus importante même si elle a légèrement progressé par rapport à la saison dernière, reconnaît le président de la Ligue. On est loin des 20 matches diffusés lors de la saison 2006-2007. Mais par rapport à la dernière saison et ses 6 retransmissions, la Pro A, victime du rapprochement entre CanalSat et TPS avec le transfert du basket-ball sur Sport+, change de dimension.
La principale raison de ce désamour des diffuseurs pourrait venir de l’absence de public dans les salles. La LNV a pris le problème à bras le corps en faisant appel à la société Athlane Consult afin de réaliser un audit sur la stagnation de la fréquentation des salles de Pro A, à environ 1.000 spectateurs par rencontre. Cet audit concernait les clubs de Pro A dont le taux de remplissage était inférieur à 60%, précise Pierre Coquand. Deux constats en ont été tirés. Premièrement, certaines salles sont mal adaptées à un spectacle de haut niveau tel que peut le proposer le volley-ball professionnel français, détaille-t-il. Elles sont peu modulables pour l’accueil du public, des médias et des partenaires dans de parfaites conditions. A cela, s’ajoute la situation géographique des clubs. Les clubs de volley-ball sont souvent localisés dans des zones où la concurrence avec le football ou le rugby est très forte, répertorie le président de la LNV. On pense évidement à Paris, mais également à Tourcoing, très proche de Lille.
Pour résoudre cette problématique, les clubs sont incités à faire preuve d’imagination. Athlane a préconisé plusieurs pistes à suivre. Certains clubs sont ainsi amenés à accentuer leurs relations avec les nouveaux médias (Internet, télévision locale, presse gratuite), à régulariser des animations et un spectacle autour du match de volley-ball, ou encore à multiplier les canaux de distribution des billets pour assister aux matches (Internet, partenaires, etc), précise le patron du volley professionnel.
Dans un an, la LNV remettra les droits en concurrence. Cette fois-ci, elle espère bien que d’autres opérateurs, Orange en particulier, feront monter les enchères.