La chaîne de télévision CBS profite de la March Madness, dont elle détient les Droits TV et Internet depuis 1999, contre 6 milliards de dollars pour onze ans, pour expérimenter la diffusion gratuite de rencontres via Internet. Durant les deux semaines du tournoi de basket-ball universitaire (NCAA), CBS diffuse 53 rencontres en direct et gratuitement sur le réseau. Pour ne pas cannibaliser ses retransmissions télévisées, CBS n’autorise que les internautes ne disposant pas d’une diffusion sur les chaînes de sa région à regarder les matchs via la Toile. Enfin, à partir des quarts de finale, la télévision redevient l’unique diffuseur.
L’objectif de CBS n’est pas de grignoter des parts de marché, mais d’atteindre ceux qui ne pouvaient voir ces rencontres. On se demande bien qui d’ailleurs, car le sport à la télévision est une religion pour les Américains. En proposant la diffusion gratuite de rencontres de basket-ball via Internet, sans se soucier de l’heure de programmation à laquelle se soumet une chaîne de télévision, CBS ne fait pas les affaires des entreprises. Challenger, Gray & Christmas, un cabinet de recrutement, pense que l’expérience va coûter 3,8 milliards de dollars aux entreprises en heures perdues ! Mais pour CBS l’enjeu est ailleurs. Depuis trois ans, le network américain propose déjà de suivre le tournoi NCAA via Internet. Mais la chaîne demande 20 dollars à l’internaute. Une formule qui n’a séduit que 20.000 à 25.000 internautes. Insuffisant pour rentabiliser les coûts de diffusion. CBS espère donc rentabiliser son investissement par la publicité. A condition d’attirer suffisamment d’annonceurs sans mordre sur le marché de la télévision.