C’est une année en demi-teinte qui caractérise le marché des articles de sport en France en 2008. A 9,1 milliards d’euros, il a reculé de -0,5%. Cette baisse est surtout imputable aux non-spécialistes (grandes surfaces alimentaires, magasins de prêt-à-porter, chausseurs généralistes, vente par correspondance…) dont l’activité a chuté de 6,5%. De son côté, le commerce spécialisé, qui réalise plus de 50% de son chiffre d’affaires dans la vente d’articles de sport et de services associés, a renforcé ses positions avec une hausse de 1,4% de son activité.
Avec un chiffre d’affaires de 9,1 milliards d’euros, le niveau d’activité demeure supérieur à son point mort de croissance qui avait été atteint en 2006 avec 8,9 milliards d’euros, signale la Fédération des professionnels du sport (FPS) qui revendique plus de 1.700 entreprises constituées en réseaux d’enseignes, de marques ou indépendantes (*). Avec une baisse limitée à 0,5%, le commerce d’articles de sport aura en partie déjoué le scénario du pire : 2008 fait suite à un exercice 2007 qui s’était soldé par un rebond de +2 %.
Selon la FPS, les facteurs de soutien propres à la vente d’articles de sport, et les conditions générales de la consommation, ont été moins favorables en 2008 qu’en 2007. C’est essentiellement les conditions météorologiques qui expliquent cette situation. Le marché des articles de sport étant fortement rythmé par la saisonnalité de ses collections. Le sport est ainsi passé à côté de quelques rendez-vous clefs, à commencer par un début de printemps 2008 gâché par un épisode météorologique humide et froid sur une majeure partie du territoire (-6 % en mars, -14 % en avril chez les spécialistes). De même, l’actualité Olympique de l’été ou le Championnat d’Europe de football n’ont pas suffi à stimuler la rentrée scolaire qui s’est faite en négatif autour de -2 % daoût à octobre. En fin d’année, le marché a fait preuve de capacité de résistance à un climat économique fortement dégradé par la crise financière et ses premiers effets sur le moral les consommateurs avec +1,5 % en novembre et décembre chez les spécialistes (7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et une part de marché de 77%).
Les ventes online décollent
Les ventes de chaussures de sport (+4% en 2007) sont en baisse, à -3%. Mais le marché du cycle (+5,5 % en 2007) s’est stabilisé en 2008. La FPS remarque enfin que les ventes de produits et de services sport sur Internet font preuve de dynamisme. Si la part de marché est encore limitée (4%), les ventes ont bondi de +24% (+15% en 2007 et +12% en 2006). Plusieurs explications : l’investissement des leaders de la distribution sport dans l’Internet marchand, le transfert d’activité de vente par correspondance traditionnelle vers Internet et enfin l’émergence des pure-players sport (+26%).
Pour 2009, si la consommation des Français devait se détériorer, le marché du sport devrait être encore relativement préservé. Deux raisons à cela. Primo, les achats liés aux articles de sport ont un prix moyen peu élevé, donc peu impliquant. Si les Français devaient faire des choix, ils repousseraient prioritairement les achats plus chers comme une nouvelle voiture ou des vacances lointaines. La seconde raison tient au profil démographique du marché du sport. Il est essentiellement centré sur les jeunes. En chaussures de sport, 50% des ventes sont faites pour des moins de 25 ans. Mais attention, ce marché des articles de sport a aussi ses faiblesses. Le revenu disponible des ménages pour la consommation de biens d’équipement et de produits de loisirs risque d’être fragilisé par les dépenses incompressibles (loyer, énergie, transport), ainsi que par les consommations en services de communication (téléphone mobile, internet).
* adhèrent à la FPS les succursalistes comme Décathlon et Go Sport, ainsi que les grands groupements coopératifs comme Intersport et Sport 2000