S-money, la filiale du groupe BPCE, rachète 55% de la solution de gestion des cotisations pour les associations sportives, E-Cotiz, primée « Innovation digitale » en 2014 aux Trophées Sporsora.
Après le rachat de la cagnotte en ligne Lepotcommun.fr fin 2015 puis de Depopass, qui permet de sécuriser les paiements de biens de valeur entre particuliers, en mai dernier, la filiale de BPCE spécialisée dans le paiement S-money achète une nouvelle fintech. En acquérant 55% d’E-Cotiz, S-money espère devenir leader des paiements associatifs en France. La start-up fondée en 2014 s’appuyait depuis 2015 sur S-money pour la gestion de comptes et sur Natixis, autre filiale de BPCE, pour le processing des paiements.
E-Cotiz permet aux associations de dématérialiser le processus d’inscription en uploadant les documents en ligne (carte d’identité, certificat médical, photo…) et le paiement de la cotisation par carte bancaire (et bientôt par virement). En moyenne, les associations sportives mettent trois mois à récupérer tous les chèques de leurs adhérents, explique Jauffrey Dunyach, fondateur. E-Cotiz permet de diviser par dix ce délai. Le paiement se fait via un module intégré sur le site de l’association ou bien sur un site en propre créé par E-Cotiz. Les associations, dont les cotisations représentent en moyenne 65% du budget, sécurisent leurs transactions, gagnent du temps et bénéficient d’une visibilité en temps réel sur leur trésorerie. E-Cotiz prélève 3% sur chaque paiement. Les associations peuvent aussi créer leur boutique en ligne ou proposer des promotions diverses, sur lesquelles E-Cotiz se monétise également. E-Cotiz nous permet par exemple d’offrir à nos adhérents amateurs des places à prix réduits pour les matchs professionnels quand le stade n’est pas rempli, explique Jean-Baptiste Durand, directeur financier du Racing 92 et client de la start-up, qui voit aussi la plateforme comme un outil pour mieux connaître et cibler les membres de l’association.
La start-up compte 12 collaborateurs et revendique plus de 2.000 associations clientes (sur près de 200.000) et 500.000 utilisateurs de 35 sports différents. Elle a signé avec six fédérations afin qu’elles préconisent la solution auprès de leurs clubs, dont la Fédération Française d’équitation, celle de lutte ou celle de badminton. Huit autres suivront en 2017.
Pour l’instant, E-Cotiz concentre son développement sur les associations sportives, dont les cotisations pèsent 1,7 milliard d’euros par an dans l’Hexagone. Mais 5% de ses clients viennent d’autres secteurs.
Le montant du rachat n’est pas dévoilé mais Nicolas Châtillon, président exécutif de S-Money, précise qu’il comprend une part dédiée à investir dans la croissance de la start-up. Nous avons par ailleurs envisagé une acquisition à 100% dans une logique pluriannuelle, selon les résultats obtenus, précise-t-il.