Réunie au Decathlon Campus de Villeneuve-d’Ascq, l’équipe Decathlon-CMA CGM a présenté son effectif 2026, ses ambitions et surtout son nouveau maillot et son vélo. Au-delà des objectifs sportifs affichés, la prise de parole des dirigeants a confirmé l’installation d’un modèle désormais calibré pour jouer dans la cour des puissants du World Tour.

La présentation organisée devant près de 150 invités et une trentaine de médias a servi de caisse de résonance au discours des dirigeants, soucieux de souligner le poids croissant du projet. Le message vidéo de Rodolphe Saadé, président-directeur général de CMA CGM, absent car retenu à Marseille, a donné le ton dès l’ouverture : « Ensemble, nous pouvons écrire une nouvelle page dans l’histoire du cyclisme français et international (…) Nous partageons la même ambition d’atteindre le top 3 mondial et de gagner le Tour de France », a-t-il affirmé. Une prise de parole destinée à entériner le changement d’échelle.
Cette ambition élevée repose sur un renforcement financier assumé. Le budget devrait atteindre environ 45 M€ dès 2026, rapprochant l’équipe des standards de l’UAE Team Emirates ou de Visma. « Nous voulons nous installer durablement dans le top 5 mondial et démontrer que l’équipe Decathlon CMA CGM a désormais les moyens de jouer aux avant-postes », rappelle Dominique Serieys, directeur général de l’équipe, insistant sur cette accélération.
Ce discours s’articule autour d’un message constant : l’équipe se conçoit désormais comme une structure internationale basée en France, avec une organisation renforcée, un staff élargi et l’anglais comme langue opérationnelle. « Avant on était un peu les intrus. Là on s’internationalise fortement. On a clairement changé de dimension », résume Aurélien Paret-Peintre, témoin privilégié de l’évolution interne.
Un maillot et un vélo pensés comme des symboles de la nouvelle identité

L’un des moments forts de la matinée a été la révélation du matériel 2026, conçu comme un marqueur visuel et technologique du nouveau cycle. Le vélo Van Rysel développé avec SRAM a été présenté comme un modèle de précision et de performance : transmission innovante, cadre et fourche repensés, ergonomie issue de la co-conception avec les coureurs.
« Notre ambition reste intacte : être un véritable acteur de la performance de l’équipe Decathlon CMA CGM (…) L’intégration de SRAM résulte de notre volonté de proposer le meilleur », souligne à ce propos Nicolas Pierron, CEO de Van Rysel, la marque cycliste de Decathlon. Van Rysel complètera sa panoplie en dotant l’équipe de home trainers, de bidons et de portes-bidons.
Le maillot « Eternal Movement » poursuit cette logique. Inspiré à la fois du mouvement des cyclistes et des vagues (clin d’œil à CMA CGM) il mêle bleu et vert hérités à un rouge symbolisant l’avenir. Une manière d’assumer une continuité tout en affirmant une nouvelle ère. Les dirigeants ont insisté sur cette identité visuelle comme un asset de marque destiné à accompagner l’internationalisation du projet.
Des ambitions élevées, mais un discours volontariste et mesuré
Si la conquête de Monuments et le maillot vert du Tour de France ont été rappelés, les prises de parole ont cherché à concilier audace et prudence. « Nous voulons être offensifs, viser un top 5 sur Paris-Roubaix et aller chercher la victoire sur l’un des Monuments dès cette saison », insiste Dominique Serieys, tout en rappelant la nécessité d’humilité.
Paul Seixas, omniprésent dans la communication de l’équipe, a également occupé une place centrale. Le jeune Français incarne la volonté de construire dans la durée. Face à l’attention qu’il suscite, il s’est montré mesuré : « Ça se fera avec l’équipe. Et ça dépendra aussi de mon niveau », a-t-il expliqué à propos d’une probable participation au Tour de France. Cette médiatisation confirme l’ambition de faire du coureur de 19 ans l’un des piliers du développement futur, en parallèle d’un recrutement musclé incluant Tiesj Benoot, Olav Kooij ou Tobias Lund Andresen.

