L’affaire Alberto Salazar éclabousse Nike. Mark Parker, le patron de Nike, assure que son entreprise n’a pas cherché à «doper systématiquement les athlètes».
Alberto Salazar est un entraîneur star de l’athlétisme. Du genre à collectionner les médailles avec ses athlètes. En tant que star, Salazar dispose d’une relation privilégiée avec son équipementier, Nike. Maintenant que Salazar est suspendu quatre ans pour infraction aux règlements antidopage, les regards se tournent vers Nike. Jusqu’où l’équipementier américain était-il au courant des pratiques de l’entraîneur ? Mark Parker, PDG de Nike, affirme que l’équipementier sportif n’a jamais fait de démarche pour «doper systématiquement» les coureurs, selon un courrier interne adressé aux salariés.
Mark Parker s’explique auprès des salariés de Nike alors que l’équipementier est directement mis en cause. On dépasse le cas de Lance Armstrong. Un document produit par l’agence américaine antidopage (USADA) affirme que Mark Parker était en copie de plusieurs courriers électroniques l’informant de l’avancée des recherches sur Nike Oregon Project (NOP). Ce projet créé en 2001 et porté par Alberto Salazar a pour objectif de relancer l’élite de la course de fond aux Etats-Unis. Injections trop importantes d’acides aminés (qui favorisent la combustion des graisses), expériences avec de la testostérone, documents médicaux falsifiés… l’USADA a mis au jour, après une enquête de six ans, une série de dérapages de l’entraîneur d’athlétisme le plus célèbre du monde.
Dans un courriel daté de 2011, Alberto Salazar explique notamment au PDG de Nike avoir injecté, pour un test, à l’un des entraîneurs du NOP, un litre d’un mélange d’acides aminés et de dextrose (glucose). Cette dose est nettement supérieure aux règles de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Deux ans plus tôt, dans un autre courrier électronique envoyé à Mark Parker, le Dr Jeffrey Brown, qui collabore au NOP, évoque des expériences menées avec de la testostérone sous forme de gel. Dans une réponse, le PDG écrit qu’il «serait intéressant de déterminer la quantité minimale d’hormone masculine requise pour déclencher un test positif».
Qualifiant les conclusions de l’USADA de «hautement trompeuses», Mark Parker affirme que Salazar «était inquiet que les athlètes Nike soient victimes de sabotage par quelqu’un qui leur appliquerait un gel de testostérone à leur insu». «En tant que coureur, j’étais horrifié et choqué que cela soit possible», ajoute le grand patron. «Avoir mon nom et celui de Nike liés à ces fausses caractérisations irréfléchies (de l’USADA) est offensant». Rappelant qu’il a fait appel, Parker réitère son soutien à Alberto Salazar et affirme qu’il «essayait d’éviter que les athlètes soient dopés, ce qui est exactement l’opposé de ce que suggèrent les commentaires que vous avez pu entendre».