Des revenus en hausse, des stades pleins, un demi-million de supporteurs étrangers attendus. La Coupe du monde de rugby qui va s’ouvrir en Angleterre (18 septembre-31 octobre) promet plus d’un milliard d’euros de retombées pour l’économie britannique.
Selon une étude publiée par le comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby, la compétition, organisée dans onze villes (dans 13 stades dont 3 à Londres) à travers l’Angleterre et le Pays de Galles (à Cardiff), qui va drainer 466 000 visiteurs étrangers, devrait rapporter 982 millions de livres sterling (plus d’un milliard d’euros) à l’économie britannique. Seule la Coupe du monde de football est en mesure de rassembler plus de spectateurs payants autour d’un événement sportif. L’étude, réalisée par le cabinet d’audit Ernst & Young, estime également que la Coupe du monde de rugby va bénéficier aux villes hôtes en termes d’infrastructures, à travers les investissements consentis dans les transports et dans les stades (85 millions de livres).
De nouveaux pays diffuseurs
Cette huitième édition s’annonce déjà comme un succès inédit. Les records, qui datent de 2007 en France, vont tomber avec des recettes en hausse à tous les postes. Grâce aux droits TV d’abord. Avec, c’est du jamais-vu, 207 pays qui retransmettront la compétition pendant 20.000 heures au total, dont des diffuseurs inédits comme le Brésil, le Pakistan… ou l’Islande. Pour les pays où l’implantation du rugby est plus importante, les diffuseurs ont fait des efforts considérables pour remporter les droits. En Angleterre, ITV, chaîne privée, mais en clair, s’est assurée l’exclusivité pour 60 millions d’euros. En France, TF1 a déboursé 40 millions d’euros, pour ne conserver que les 21 meilleures affiches et rétrocéder les 27 matches restants à Canal +.
Préférée au Japon, organisateur de l’édition 2019, l’Angleterre avait convaincu World Rugby (ex-IRB) avec un argument massue : dégager un bénéfice de 200 millions d’euros minimum. Mieux que France 2007 (154 M), le record précédent. Avec tout le respect que j’ai pour les précédentes Coupe du monde, on espère que celle-ci sera la meilleure, ce qui est normal puisque ce sera la huitième et qu’on veut s’améliorer à chaque fois, indique le directeur exécutif de World Rugby, Brett Gosper. On veut profiter de l’excitation liée à cet événement, de son exposition, pour conquérir encore davantage des pays traditionnellement peu fans de rugby, comme en Asie, le Brésil, l’Allemagne et les États-Unis. D’autant que se profilent les jeux Olympiques de 2016 (où le rugby, à VII, fera son apparition, NDLR). C’est une bonne année pour le développement du rugby. Un succès assuré grâce, aussi, à un afflux de partenaires commerciaux. Six multinationales (Heineken, Société générale, DHL, MasterCard, Land Rover, Emirates) ont signé comme top sponsors, s’acquittant chacune de plusieurs dizaines de millions d’euros. À ces partenaires traditionnels de World Rugby se sont ajoutés trois sponsors qui, d’habitude, axent leur communication sur le football et les JO : Canon, Toshiba et, surtout, Coca-Cola. Les trois marques ont signé pour apparaître sur les treize stades de la compétition et devant les caméras.
Tous les billets ou presque ont été vendus. Soit 2,3 millions de spectateurs. 200 000 de plus (avec des stades plus grands) que le précédent record, en France en 2007. Cette Coupe du monde réunira le plus de spectateurs, dans les stades ou devant les écrans, et développera l’engouement pour le rugby dans le monde entier, se réjouit Bernard Lapasset, le président de World Rugby. Cette Coupe du monde va développer le tourisme et contribuer à la croissance de l’économie britannique, apprécie la ministre des Sports et du Tourisme britannique Helen Grant.