La réalité a rattrapé l’AS Monaco. Le fair-play financier et un marché local trop étroit ont contraint les dirigeants monégasques à revoir leurs ambitions à la baisse. Comme un symbole, le club a renouvelé le contrat avec son sponsor Fedcom… faute de mieux.
C’était en mars dernier. l’AS Monaco se mettait à la recherche d’un nouveau sponsor maillot, le contrat avec Fedcom, partenaire depuis 1999, prenant fin en juin. Le club de la Principauté cherchait alors un partenaire pouvant injecter 10 millions d’euros dans les caisses. Après la signature du contrat d’équipementier avec Nike, cet accord devait symboliser la nouvelle image de l’AS Monaco. Les semaines sont passées, mais aucun accord n’est intervenu. Monaco garde finalement Fedcom en tant que sponsor !
Un divorce, des pénalités, pas de marché, des problèmes de santé…
Le flou règne autour du club. Le patron, Dmitry Rybolovlev, brille par son absence. Outre une santé qu’on dit précaire et la complexe gestion de son divorce, dont un premier jugement l’oblige à payer plus de 3 milliards de dollars à son ex-épouse, il s’est heurté à la complexité et aux spécificités de Monaco. En investissant à l’ASM et en sauvant l’une des vitrines de la Principauté de la faillite, il pensait qu’on lui ouvrirait plus facilement les portes en Principauté. Son projet de modernisation du stade Louis-II a été retoqué. Car devenir, en contrepartie, propriétaire du stade, était impensable vue l’importance qu’il revêt pour le sport amateur et scolaire en Principauté, et vu le prix du mètre carré de terrain sur le Rocher… Si on ajoute un stade qui sonne désespérément le creux, ainsi que l’amende de 50 millions d’euros négociée avec la Ligue de football professionnel (LFP), on peut comprendre que le projet monégasque soit retouché.
50 M pour conserver le statut fiscal de l’ASM
Il faut rappeler que notre budget n’est pas équilibré, le club est déficitaire, a souligné Vadim Vasilyev, le vice-président de l’ASM. On croyait qu’on aurait plus de temps avec le fair-play financier, mais non, regardez les sanctions des autres clubs. On doit équilibrer les comptes. D’autant qu’il y a eu d’autres imprévus, notamment le montant que l’on doit verser à la LFP. C’est quand même 50 millions d’euros, là encore investis de la poche du président. C’est une somme ! Le président est toujours ambitieux, a-t-il ajouté. Mais le club ne peut plus vivre au dessus de ses moyens. Il faut changer notre stratégie pour le fair-play financier, équilibrer les comptes, car pour notre président, il est hors de question payer une amende en plus de l’investissement de départ.