Le Vendée Globe 2020 se lance ce week-end dans des conditions inédites. Les 33 skippers au départ sont en confinement, les déplacements limités, et le village fermé au public avec un départ à huis-clos. Quelque 2,25 millions de personnes affluent habituellement aux Sables-d’Olonne durant plusieurs semaines pour cette course qui apporte d’importantes retombées économiques, tous les quatre ans.
«Pour ceux qui l’ont vécu une fois, c’est ça qui marque le public et ça va être la grande frustration de l’édition 2020 », explique Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne, à propos de l’absence du public. En raison de la crise sanitaire, la jauge de cette neuvième édition n’a cessé de se réduire de 5.000 visiteurs sur le village et 9.000 personnes le long du chenal le jour du départ, soit 10% de l’affluence connue le jour « J » il y a quatre ans, à zéro. Pour le week-end du départ le 8 novembre, les hôtels de la ville devaient afficher complets. « Toutes les opérations ont été revues à la baisse vis-à-vis des partenaires », explique Antoine Mermod, président de la classe Imoca qui représente les 33 skippers au départ du tour du monde en solitaire (27 hommes et 6 femmes), au sujet du village qui, en plus d’être une destination populaire pour les familles et les touristes, permet aux skippers d’organiser des relations publiques et de travailler avec leurs sponsors. Ce temps est crucial pour les sportifs qui ont besoin d’un budget oscillant entre 500.000 et trois millions d’euros par an, pendant trois ou quatre ans, pour participer à un Vendée Globe.
35 M€ des retombées économiques immédiates lors de la précédente édition
S’il est difficile de chiffrer l’impact économique de cette crise sanitaire, le maire Yannick Moreau souligne que grâce à l’image positive renvoyée par la course, « le pic de fréquentation touristique est toujours atteint l’année qui suit le Vendée Globe ». L’heure du bilan viendra donc l’été prochain pour les Sables. En 2016, les organisateurs avaient estimé à 35 M€ les retombées économiques immédiates de l’Everest des mers. Mais si l’absence du public pose un vrai problème pour la plupart des sports, elle est moins handicapante pour la voile. Le Vendée Globe est une course en solitaire, sans escale et sans assistance. La discipline évoque d’abord des notions de voyage, d’aventure et de dépassement de soi. Environ 85% des personnes qui suivent d’ordinaire le Vendée Globe le font à travers les médias sans se déplacer. Les retombées publicitaires investies par les sponsors ne devraient pas souffrir du virus.
L’organisation avait fait mesurer la valorisation brute de la médiatisation de la dernière édition. Avec 45.000 sujets recensés, 1.274 heures de diffusion TV dans le monde, 205 heures en direct, la valorisation avait atteint 198 M€ !