Altrad ne sera plus le partenaire-titre du stade Yves-du-Manoir à Montpellier. La chose était entendue, mais l’identité de son successeur était encore inconnue. Le voile est levé. Il s’agit du promoteur immobilier montpelliérain, GGL. A compter de la saison prochaine, le club de Montpellier (propriété de Mohed Altrad) jouera au « GGL Stadium ».
Le Groupe Altrad était bénéficiaire de ce contrat de naming depuis 2014. Un partenariat gratuit, mais négocié en échange d’investissements de la part de Mohed Altrad dans l’équipe de Montpellier. Sponsor maillot encombrant du XV de France et partenaire contesté de la Fédération française de rugby (FFR), le Groupe Altrad ne sera plus accolé à l’avenir au nom du stade de rugby de Montpellier. Propriétaire des lieux, la Métropole de la cité héraultaise a attribué au groupe d’aménagement et d’immobilier montpelliérain, GGL, le contrat de naming pour apposer sa marque sur l’enceinte qui accueille les matches du MHR. Exit l’Altrad Stadium. Pour une durée de 3 ans (2018-2021) et moyennant 480.000 euros par an, le stade d’honneur du complexe de rugby Yves-du-Manoir s’appellera désormais « GGL Stadium ». « Dans le cadre de la future convention, il apparait que le nouveau nom du stade d’honneur deviendra l’appellation exclusive et unique de ce stade et que tous les éléments de communication devront reprendre cette nouvelle dénomination », précise la Métropole de Montpellier.
« Nous sommes une entreprise historiquement régionale qui existe depuis 40 ans et travaille localement dans les métiers de l’immobilier, explique Alain Guiraudon, un des trois fondateurs de GGL (environ 200 M€ de chiffre d’affaires). Cela fait quelques années que l’on travaille sur le territoire français en promotion et en aménagement mais quand on répond sur les grands projets d’aménagement urbain dans des grandes métropoles, où on est en concurrence avec des groupes comme Vinci, Bouygues, Eiffage…, on a un déficit de notoriété. Cela fait quelques temps que l’on cherche à le combler. L’opportunité du naming, car c’est une opportunité, nous permet de nous investir et d’éviter de faire des campagnes de publicité tous azimuts que l’on maitrise mal et dont l’efficacité est moins tangible. » Et de préciser : « Dans les équipes que rencontrent le MHR dans le Top 14, il y a huit métropoles ou villes qui nous intéressent particulièrement. Certaines où l’on travaille déjà et d’autres dans lesquelles on veut travailler à l’avenir et en tout cas grandir. Montpellier bien sûr, Perpignan où on a déjà une agence, Bordeaux, Toulouse, Toulon, Lyon, Paris. C’est une formidable opportunité. »
Le groupe GGL ne fait pas ses premiers pas dans le sport. Il fait partie des 17 actionnaires du MHB (handball), est le principal sponsor du BLMA (basket-ball féminin) depuis une dizaine d’années et soutien également l’Arago de Sète (volley-ball). Ce nouvel investissement ne va pas les amener à se désengager des autres clubs : « Ce serait un très mauvais calcul de considérer que l’on va déshabiller Paul pour habiller Jacques. Nous sommes partenaires des gens. Un partenaire c’est sur le long terme, comme un ami, cela ne part pas du jour au lendemain. »
A la date limite de clôture de l’appel d’offres, 2 candidats ont remis leur dossier de candidature dans les délais. GGL Groupe et Groupe Immobilier Angelotti ont déposé des offres. Le premier a formulé l’offre la plus avantageuse financièrement. « On n’aurait pu s’attendre à ce que l’entreprise Altrad candidate. Ce sont eux les titulaires du naming aujourd’hui. 300.000 € (le minimum demandé pour dépose un dossier, ndlr) comparés aux 7 M€ donnés pour le nom sur le maillot de l’équipe de France à Monsieur Laporte c’est peanuts. Je ne rentre pas dans les affaires et les choix des chefs d’entreprise. Mais c’est illogique », commente Philippe Saurel, président de la Métropole, qui, même s’il salue les deux candidats, regrette qu’il n’y en ait pas eu plus. À la charge de l’entreprise Altrad d’enlever son nom à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte et à celle de GGL d’apposer le sien pour que tout soit en ordre au 1er juillet. « Pour enlever les affiches du stade cela va coûter cher, commente Philippe Saurel. Peut-être ne veut-il pas que le naming soit intégré dans ses frais de campagne à l’éclairage des éléments nouveaux ». Allusion directe à une possible candidature de Mohed Altrad à la mairie de Montpellier. « Je différencie les choses. Mohed Altrad, président de l’entreprise Altrad, aide le rugby et je le remercie. Après, il y a l’homme politique et c’est un autre problème. C’est le jeu politique. »