L’Observatoire Sport & Digital a analysé les performances digitales des joueurs français impliqués dans la Coupe du Monde de rugby au Japon. En début de Coupe du monde, le plus suivi d’entre eux était le centre de l’ASM Clermont Auvergne Wesley Fofana avec 533.000 abonnés (sur Facebook, Twitter et Instagram). Objet de l’étude : comprendre si la médiatisation de la compétition peut avoir des répercussions sur l’image et la popularité « digitale » des acteurs.
Existe-t-il un lien entre l’âge d’un rugbyman et la taille de sa communauté digitale ? L’Observatoire Sport & Digital (OSD) s’interroge aussi sur le nombre de sélections d’un joueur, son statut, son poste ou bien encore son activité digitale. Les performances des joueurs ont été mesurées à trois instants clés de la vie du groupe : l’annonce, mi-juin, par Jacques Brunel des 37 préselectionnés pour la Coupe du monde, puis début septembre avec l’annonce de la liste des 31 sélectionnés et enfin mi-octobre lors de l’élimination en quart de finale face au pays de Galles. Pour un athlète, le développement de son image digitale est devenu une étape importante. Elle lui offre davantage de visibilité et d’engagement de la part de sa communauté en réponse. Des points forts pour attirer de nouveaux sponsors.
In fine, il en ressort que la majorité des hypothèses sont infirmées. La médiatisation d’un joueur, son temps de jeu, son statut dans le groupe peuvent «aider» à augmenter sa notoriété digitale, mais toutes ces caractéristiques se révèlent insuffisantes pour développer la taille d’une communauté. En décortiquant les performances digitales des Français, l’Observatoire a remarqué, qu’en moyenne, «les jeunes joueurs ont été plus performants en terme d’évolution de communautés digitales». Instagram, réseau social le plus tendance, correspond davantage aux jeunes générations. Facebook, réseau social généraliste, est plébiscité quel que soit la catégorie d’âge. Mais le recueil des communautés a démenti l’hypothèse d’une corrélation entre l’expérience internationale et la taille d’une communauté. L’étude fait simplement ressortir que plus un international est capé, plus l’évolution de sa communauté sur Facebook est importante. De même, il n’existe aucune incidence particulière selon le statut du joueur (réserviste, forfait ou mondialiste).
Pas de buzz Vahaamahina
Avec son exclusion face au pays de Galles, Sébastien Vahaamahina avait tout du joueur dont le profil digital pouvait exploser. Mais les chiffres recueillis ne montrent aucune évolution spectaculaire. Sauf sur Facebook avec une progression de 87%, mais pour une communauté réduite à 1.029 suiveurs (sur un total de 81.172 fans). Idem pour le temps de jeu. Même conséquent, il n’offre aucune garantie d’une évolution plus importante de la communauté digitale. Le poste d’un joueur n’influe pas non plus sur l’évolution de sa communauté. Pilier ou troisième ligne, c’est le même «combat». L’activité d’un compte devrait influer sur la taille de la communauté, mais non. Là encore, l’observatoire ne décèle aucune corrélation. Toutefois, les chiffres font apparaître un lien selon la «qualité» du contenu. «La diversité des contenus est par contre gage de croissance, que ce soit en terme de taille de communauté, ou en terme d’engagement» remarque l’étude. Selon l’OSD, un contenu de «qualité» répond «aux attentes de la communauté», et «mis en valeur sur le réseau social».
L’Observatoire Sport & Digital s’est basé sur le profil digital des joueurs du XV de France. Mais en rugby, où le collectif prime plus que tout, ne serait-il pas plus pertinent d’étudier le profil des amateurs de rugby… moins accros, peut-être, aux réseaux sociaux ?