Un an après son redressement judiciaire, Le Coq Sportif revient sur le devant de la scène avec les tenues de la délégation française pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026. Portée par un nouvel actionnaire et une ambition internationale affirmée, l’équipementier de l’équipe de France Olympique et Paralympique veut transformer ce rendez-vous olympique en vitrine de sa renaissance.
Pour Le Coq Sportif, les Jeux d’hiver 2026 marquent bien plus que la fin du partenariat avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le Comité paralympique sportif français (CPSF). Ils symbolisent la relance d’une marque au riche passé sportif, un an seulement après sa sortie de redressement judiciaire. Sous la direction d’Alexandre Fauvet, ex-Lacoste et Fusalp, et la houlette du nouvel actionnaire franco-suisse Dan Mamane, l’entreprise de Romilly-sur-Seine (Aube) affiche un cap clair : renouer avec la croissance et restaurer son image premium, fidèle à l’histoire du sport français.
« Je parlerais plutôt d’un nouvel élan, car la marque n’est pas morte », confie Alexandre Fauvet à l’AFP. « Mais on peut parler de renaissance concernant le retour du logo historique dans le triangle, celui de Platini, Maradona, Hinault ou Noah. »

Le Coq Sportif habillera près de 200 athlètes, 300 techniciens et 350 officiels de la délégation française pour Milan-Cortina 2026. Trois gammes distinctes (village, interview et cérémonies) déclinent une élégance sobre, inspirée du dialogue entre Paris et Milan pour traduire le « passage de flambeau inédit entre les deux capitales mondiales de la mode ». Le design, dominé par des tons écru et bleu givré, s’enrichit d’un motif « carte topographique » tricolore, clin d’œil à l’univers montagnard. Composée de 21.500 pièces, la collection traduit la volonté du nouvel actionnaire d’associer performance et esthétique, tout en affirmant un savoir-faire textile revendiqué. Les pièces les plus techniques et symboliques sont produites à Romilly-sur-Seine, berceau industriel de la marque. « Ce sont des produits à forte valeur ajoutée, pas des tee-shirts standards. Notre outil industriel français reste un atout pour les gammes premium », précise Fauvet.
Une stratégie recentrée et internationale
Reprise financièrement en main, l’entreprise veut tourner la page des retards et des difficultés logistiques qui avaient marqué Paris 2024. « Les décalages de livraison étaient liés à nos problèmes financiers, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le système d’approvisionnement a été remis à plat et les relations fournisseurs sont excellentes », assure le dirigeant. Il est là pour repositionner Le Coq Sportif comme acteur international. Aujourd’hui, l’international ne représente que 15 % du chiffre d’affaires, mais la marque vise 50 % à horizon 2030, avec un objectif de 70 M€ en 2025 et 300 M€ en 2030. Un plan offensif qui passe par la relance du textile dès les Jeux, puis par le lancement de nouvelles collections chaussure et lifestyle au printemps 2026. « Nous ouvrons un nouveau chapitre tout en restant fidèles à l’esprit du fondateur : un mode de vie où le sport est central », affirme Fauvet.
Le retour du logo triangle, inspiré des grandes heures du sport français, agit comme un marqueur identitaire fort. Il doit reconnecter la marque à son public historique tout en séduisant une nouvelle génération sensible à l’authenticité et à la production locale.
Pour Le Coq Sportif, Milan-Cortina 2026 n’est pas seulement une opération d’image : c’est une étape dans un plan de redéploiement mesuré. L’équipementier joue la carte de la continuité industrielle, de la sobriété visuelle et de l’émotion nationale. Reste à savoir si cet « élan » suffira à replacer durablement le Coq sur le marché hyperconcurrentiel des marques sportives mondiales.



