Le groupe pétrolier ne sponsorisera les Jeux olympiques de Paris en 2024. Selon les informations du Monde, c’est une rencontre avec la maire de la capitale Anne Hidalgo, qui a convaincu Total de renoncer à son idée.
Selon les informations du Monde, le groupe pétrolier français aurait décidé de renoncer à son projet de devenir partenaire des JO 2024, après y avoir songé sérieusement. La décision a été prise par le président de Total, Patrick Pouyanné, à la suite d’une rencontre avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, hostile à cette idée. Dans un courrier adressé au COJO, la Maire de Paris, sans citer Total, avait souhaité rappeler « les préalables » à l’engagement de la capitale dans la course aux JO, et notamment « que ce projet soit exemplaire sur le plan environnemental ». « Il me semble essentiel que le processus (NDLR : de recherche de sponsors) que vous conduisez intègre parmi ses critères le recours à des entreprises elles aussi reconnues pour leur engagement environnemental », écrivait-elle à Tony Estanguet, patron des JO. « Il serait très difficilement compréhensible pour nos concitoyens que soient retenues des entreprises dont l’activité aurait un lourd impact sur l’environnement en se fondant notamment sur le recours massif à des énergies carbonées. »
C’est un virage stratégique pour Total. Avant de rencontrer Anne Hidalgo, Patrick Pouyanné avait laissé entendre que la participation de son groupe au plus grand événement sportif planétaire dans la capitale était plutôt en bonne voie. Mercredi 29 mai, lors de l’assemblée générale des actionnaires de Total, il a assuré avoir eu «des échanges très constructifs avec le comité d’organisation des Jeux olympiques [COJO] et Tony Estanguet [son président] qui ont conduit à la définition d’un cadre possible d’intervention». C’est le COJO qui avait pris l’initiative d’approcher Total. Pour boucler son budget de 3,8 milliards d’euros, le comité d’organisation est en effet à la recherche d’un portefeuille de sponsors à hauteur de 1,2 milliard d’euros. Devant ses actionnaires, le patron de Total a toutefois souligné un obstacle à la finalisation de ce partenariat. «J’ai aussi noté que la maire de Paris a des doutes sur le fait que Total puisse contribuer à ces Jeux olympiques», a-t-il confessé. A raison.
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Le COJO prévoit trois rangs de partenaires, dont six à huit pour le rang 1. Pour l’instant, seul le groupe BPCE s’est engagé.
Le COJO avait ciblé Total alors que le pétrolier, très présent dans le sport (Coupe d’Afrique des nations de football, équipe cycliste Total Direct Energie), est un mastodonte du CAC40 et avait l’avantage d’évoluer dans un secteur d’activité sans empiéter sur ceux des partenaires TOP du Comité international olympique (CIO). «Un tiers de notre budget repose sur des partenariats et des sponsors, a réagi Tony Estanguet. Nous sommes au début de l’aventure. A plus de 5 ans des jeux, nous avons un programme marketing qui est lancé, on discute avec beaucoup d’acteurs, notamment de grandes entreprises françaises. On continue d’avancer. Depuis ma position, je ne commente aucune des discussions que l’on a avec les uns et les autres, ce sont des discussions comme vous vous en doutez assez confidentielles. Il y a malheureusement des grandes entreprises que l’on n’arrivera pas à convaincre, c’est le jeu de ce genre de grands événements sportifs. On a un objectif qui est ambitieux : 1,2 milliard d’euros de financement sur de l’argent privé avec des entreprises. Je ne souhaite pas commenter sur Total.»
Roxana Maracineanu, ministre des Sports, a, de son côté, indiqué : «On a tous un impératif, trouver des partenaires pour faire partie de l’aventure. Je ne suis nullement inquiète de la capacité du COJO à avoir la bonne démarche en ce sens. Il faut conjuguer toutes ces démarches, notamment cette capacité à mobiliser la population mais aussi les partenaires et les grandes entreprises françaises autour des enjeux écologiques, c’est plus important que jamais dans notre pays parce que la France s’intéresse de plus en plus à ces enjeux et il est bien que sur les grands événements sportifs actuels et à venir, comme les JO, les entreprises soient engagées dans cette démarche. Le COJO l’a montré. Quels que soient les partenaires que l’on cherche, ceux qu’on trouve, ceux qu’on garde, il faut avoir ce discours avec eux.»
Nomination de Marie-Emmanuelle Assidon
Préfète à l’égalité des chances dans les Bouches-du-Rhône, Marie-Emmanuelle Assidon est nommée Directrice Exécutive Institutions et Territoires du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. De 2014 à 2017, Marie-Emmanuelle Assidon était la plus proche conseillère de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur puis Premier ministre. Chargée notamment de la stratégie et des relations extérieures, elle avait aussi piloté les prises de parole pendant les attentats de 2015 et 2016.