Cela devait finir par arriver. Selon le Financial Times, la marque automobile Chevrolet ne veut pas prolonger son partenariat maillot en raison des piètres résultats sportifs des Red Devils. L’accord, entré en vigueur en 2014, est l’un des plus importants de l’univers du football.
Comme tout ce qui touche à la Premier League, les enjeux sont colossaux. Entré en vigueur lors de la saison 2014-2015, Chevrolet avait étonné le monde avec son contrat de 559 millions de dollars (506 M€ environ) pour devenir le sponsor principal de Manchester United pendant sept saisons. Mais selon le Financial Times, l’idylle serait terminée entre la marque du constructeur automobile américain General Motors et les Red Devils. Les négociations en vue de renouveler l’accord à partir de 2022 seraient dans l’impasse et le club anglais se serait mis en quête d’un autre partenaire maillot.
Selon le quotidien britannique des affaires citant des sources internes du club, l’attractivité du club souffre vis-à-vis des partenaires de ses résultats décevants sur le terrain ces dernières années. Elle ne devrait pas s’améliorer cette saison.
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C’est un paradoxe. Alors que les résultats sportifs de Manchester United déclinent saison après saison, ses résultats économiques sont au zénith. Les revenus du club mancunien grimpent de 6,3% et son chiffre d’affaires dépasse 700 M€ pour l’exercice 2018-2019, achevé au 30 juin. Les revenus sont passés de 589,8 millions de livres l’an dernier à 627,1 millions. Les Red Devils ont aussi annoncé un excédent brut d’exploitation en hausse de 5,1% à 211 M€. Si la machine commerciale tourne à plein régime, elle pourrait dérailler prochainement. Ses dirigeants préparent l’opinion à une baisse des performances. MU s’attend à voir son chiffre d’affaires refluer entre 560 et 580 millions de livres (635 à 658 M€).
Pour être juste avec Manchester United, il ne faut pas sous-estimer le poids dans cette décision d’un changement de stratégie de General Motors alors que les constructeurs doivent investir dans les prochaines années plusieurs dizaines de milliards de dollars pour assumer la transition de l’ère thermique vers la voiture électrique. Dans le même temps, GM est en pleine tractation avec les syndicats américains pour réviser la convention collective. Alors que les négociations sont rompues, les 46.000 salariés de GM aux Etats-Unis sont en grève depuis le 16 septembre, paralysant la production du constructeur américain. Dans ces conditions, la reconduction du contrat avec Manchester United, en plein Brexit qui plus est, peut ne pas apparaître comme une priorité…