La finale masculine de l’US Open, dernier tournoi du Grand Chelem de l’année, était inédite par son affiche avec l’absence d’un membre du Big Four (Novak Djokovic, Rafael Nadal, Andy Murray et Roger Federer) pour la première fois depuis l’Open d’Australie 2005. Sur le court Arthur Ashe, Nike et Adidas n’étaient pas là non plus.
Le Croate Marin Cilic face au Japonais Kei Nishikori, la finale de l’US Open était impossible à imaginer au début de la quinzaine new-yorkaise. Ne pas voir une tenue Adidas ou Nike sur le court aussi. La finale a donné lieu à un autre match inédit en Grand Chelem, opposant l’équipementier chinois Li-Ning au géant nippon Uniqlo.
Le Japonais a vu là une très bonne opération pour (sa) renommée mondiale. Dès le 3 septembre, Uniqlo savait qu’il serait en finale de l’US Open, puisqu’au tour précédent s’affrontaient deux joueurs qu’il équipe, le Serbe Novak Djokovic et Kei Nishikori. L’impact est très fort pour la marque, les clients sont très réceptifs et les lignes de tenues de sport se vendent très bien, s’est félicitée la marque, même si Nishikori a été battu par Cilic en finale. Sans être une griffe sportive, le fabricant nippon a réussi en quelques années à se faire place sur les courts, tout en voulant s’imposer devant H&M, Zara ou Gap, ses principaux concurrents plus que les équipementiers sportifs traditionnels. La maison-mère, Fast Retailing, vise un quadruplement de son chiffre d’affaires d’ici à 2020 en s’attaquant à l’international.
En face, pour Li-Ning, la victoire surprise du Croate Cilic vient offrir du baume au coeur à une marque qui accumule les revers commerciaux. Malmenée par la concurrence des marques locales bon marché et des multinationales occidentales, la société cotée à Hong Kong a vu son cours dévisser de 23% cette année. Elle a dû fermer tous ses magasins à l’étranger, même si elle en conserve plus de 5.600 en Chine. Largement déficitaire en 2012 et 2013, le groupe fondé par l’ex-gymnaste Li Ning (triple champion olympique à Los Angeles en 1984) a encore enregistré 586 millions de yuans (74 millions d’euros) de pertes au premier semestre 2014. L’effet sur les ventes de Cilic ou de la Chinoise Peng Shuai, demi-finaliste malheureuse à l’US Open, devrait être marginale. En Chine, le tennis reste pratiqué par une minorité aisée. Qu’il est loin le temps où l’on voyait sa société menacer la suprématie de Nike ou Adidas… Il n’y a pourtant pas si longtemps, Li Ning, qui avait été le dernier porteur de la flamme olympique aux Jeux de Pékin de 2008, s’imaginait un essor irrésistible dans le sportswear.
Nishikori gratifié par Uniqlo
Kei Nishikori va recevoir une prime évaluée à 100 millions de
yens (735.000 euros) de la part de son sponsor Uniqlo et du
patron milliardaire de ce groupe de prêt à porter, Fast
Retailing. Ce que Nishikori a fait (en étant le premier
Japonais en finale de ce tournoi du grand chelem) restera
dans l’histoire, a expliqué un porte-parole d’Uniqlo.
Une partie de la somme (la moitié, selon la presse)
proviendra de la société Uniqlo, le reste de Tadashi Yanai,
PDG-fondateur de cette marque et première fortune du Japon.