Avec près de 200 millions d’euros de revenus, plus de 460.000 spectateurs et des audiences TV extrêmement stables, Roland-Garros reste une valeur sûre sur le plan économique pour son organisateur, la Fédération française de tennis. La quinzaine de l’édition 2016, qui s’ouvrfe aujourd’hui, ne devrait pas être perturbée par les affaires qui animent les coulisses du tennis français depuis plusieurs mois.
Roland-Garros ne connaît pas la crise. Un mot qui est pourtant associé depuis de nombreux mois à lactualité de la Fédération française de tennis. De linterminable feuilleton de lextension du stade de Roland-Garros, toujours bloqué par des recours, aux perquisitions menées au siège de la fédération dans le cadre dune enquête pour «détournements de biens» et «trafic dinfluence», en passant par le limogeage du directeur général Gilbert Ysern, la vie de la FFT est mouvementée. Mais son produit-phare de porte bien. Roland-Garros et son nouveau directeur, Guy Forget, sappuient sur des fondamentaux très solides.
BNP Paribas, partenaire depuis 43 ans
A commencer par son partenaire principal, la banque BNP Paribas, qui saffiche sur les bâches de fond de courts depuis 43 ans. Les sponsors rapportent quelque 55 millions deuros à lorganisation.
60 M de revenus TV, essentiellement à l’étranger
Cest presque autant que les droits TV. Pour le territoire français, ils sont partagés entre France Télévisions et Eurosport pour un montant global de 17,5 millions d’euros par an. Mais cest surtout via la commercialisation de ses droits TV à létranger que la FFT touche le pactole: le montant global est estimé à 45 millions deuros par an. La billetterie rapporte près de 30 millions deuros, tout comme les prestations de relations publiques. Sur ces deux postes, la direction de la FFT mise sur lextension du stade de Roland-Garros pour progresser. Avec un court central plus grand et des espaces VIP plus nombreux, les revenus issus directement du site pourraient fortement progresser… et soutenir la dotation du tournoi. Car cest le paradoxe de Roland-Garros : sil est considéré comme le plus grand tournoi sur terre battue du monde, il nest plus perçu par les joueurs comme leur Grand Chelem préféré. La faute à une dotation pourtant portée à 32 millions deuros (+14% par rapport à 2015), mais qui reste en deçà de celle de Wimbledon (40 millions deuros). Roland-Garros, cest aussi plus de 350.000 produits griffés générant plus de 7 millions deuros de royalties et des retombées indirectes très nombreuses. Par exemple, la centrale de réservation dédiée au tournoi a acheté pas moins de 12.348 nuitées dans 22 hôtels-partenaires pour les joueurs, arbitres, officiels ou encore journalistes, lors de la quinzaine 2015.
Chaque année, la finale du tournoi masculin rassemble quelque 4 millions de téléspectateurs sur France 2. Ce qui place lévénement au même niveau que la finale de la Coupe de France ou larrivée du Tour de France. Seuls les Bleus et le XV de France parviennent à réaliser de plus fortes audiences. Mais lorsquun Français va loin dans le tournoi, Roland-Garros rivalise également sur ce plan : lan dernier, le quart de finale de Jo-Wilfried Tsonga a été suivi par près de 6 millions de téléspectateurs.
Des audiences record l’an dernier
19,3 millions de téléspectateurs ont regardé en 2015 au moins une heure du tournoi sur les antennes de France Télévisions, contre 17,9 millions l’année précédente. La victoire de Tsonga devant Nishikori a établi un pic de 5,9 millions de téléspectateurs et 27% de PdA. La finale entre Novak Djokovic et Stan Wawrinka a rassemblé 4,1 millions de téléspectateurs pour 36,5% de PdA.