Du 16 juin au 1er juillet, Lorient accueille la Volvo Ocean Race, course autour du monde en équipage, en monocoque, avec escales. Anciennement connue sous le nom de Whitbread, l’épreuve a perdu de son aura en France. Jusqu’à l’engagement d’un équipage français pour cette édition, avec Groupama. Lorient fait le pari de faire fructifier son investissement avec la réception des équipages et l’accueil du public.
Depuis plusieurs années, Lorient (60.000 habitants, 200.000 avec l’agglomération) investit dans la voile et en particulier dans la voile de compétition pour doper sa visibilité. L’escale de la Volvo Ocean Race est une nouvelle étape de cette politique. Au cours des derniers mois, Christophe Baudry, directeur de Lorient Grand Large, qui organise l’étape, a fait la promotion de l’événement auprès du tissu économique. Il s’agissait de lui faire prendre conscience de l’importance de la Volvo Ocean Race, de son impact et de ses possibilités en terme de business, nous rappelle-t-il. Il a fallu d’abord présenter ce qu’était la course, la réinscrire dans l’univers global du marketing sportif. Insistant sur l’audience internationale de l’épreuve (voir Sponsoring.fr n°19, ndlr), son discours est rodé. En s’engageant auprès de Lorient, les partenaires s’associent à des marques de renom comme Puma, qui a engagé un équipage sur la course. De plus, l’arrivée de la Volvo correspond à une période estivale, favorable au tourisme. C’est pourquoi nous avons construit un village à la fois populaire et haut de gamme.
Un investissement maîtrisé et rentabilisé sur deux éditions
Les prix varient en fonction de la prestation : simplement inviter des clients sur le site ou prendre un stand dans le village de 20.000 m2 installé le long des quais du pôle course au large de Keroman. On a créé le carré des supporters pour mettre en avant l’événement auprès des PME avec des prestations de relations publiques moyennant un ticket d’entrée bas (à partir de 1.000 euros), indique Christophe Baudry. Plus de soixante entreprises avaient répondu présent à quelques semaines de l’ouverture du village.
Côté infrastructure, depuis la fermeture de la base sous-marine de Keroman, Lorient a investi plusieurs dizaines de millions d’euros pour réaménager le site où plusieurs entreprises se sont installées. Dont nombre d’équipes. La présence d’équipes résidentes dope l’activité des entreprises environnantes. Une quarantaine d’entreprises et 1.300 salariés sont concernés par la filière nautique, auxquels s’ajoute la DCNS (2.000 salariés), héritière des arsenaux français. Via l’agglomération, Cap Lorient, quelques travaux d’infrastructures ont été réalisés avec un ponton à mettre à la hauteur de l’événement, mais l’investissement était déjà prévu avec ou sans la Volvo, précise Christophe Baudry. Si bien que le budget d’organisation se limite à 3 millions d’euros. Nous nous sommes engagés pour deux éditions (2012 et 2015), rappelle-t-il. Nous voulons maximiser nos retombées sur la durée et c’est aussi le souhait de l’organisateur de faire de la France un marché clé.
La cité bretonne s’attend également à un succès populaire avec des animations totalement gratuites pour le public. En terme de public, on espère toucher plusieurs centaines de milliers de spectateurs, avance l’ancien responsable voile de l’agence photo DPPI, ex-directeur de communication du Vendée Globe. Quand la course a fait escale à La Rochelle en 2002, les gens allaient jusqu’à Bordeaux pour trouver un hébergement.