Avant la tenue de la 3e édition des Assises Sporsora de l’économie du sport (jeudi 28 mars au siège parisien du Medef), Sponsoring.fr a interrogé son président, Laurent Damiani, sur les enjeux de cette rencontre entre les acteurs du sport français mais également internationaux cette année.
Le président de Sporsora est-il satisfait du thème de la compétitivité retenu pour les Assises ?
Je l’assume totalement et le revendique compte tenu de l’urgence à faire évoluer le modèle économique et le modèle de gouvernance du sport français. Le thème de la compétitivité a été défini par un comité scientifique composé d’une douzaine d’experts, présidé cette année par Jacques Lambert, président de l’UEFA 2016. C’est un thème sans doute plus politique, au sens noble du terme, que les années précédentes. La compétitivité est au coeur de l’actualité nationale et internationale récente. C’est un sujet de préoccupation majeur, qui n’est pas séparable du contexte économique, social et politique dans lequel le sport s’inscrit.
Vers un choc de compétitivité. L’intitulé des Assises peut paraître négatif. Il sous-entend que la France n’est justement pas compétitive…
L’objet des 3èmes Assises Sporsora est précisément d’évaluer si le sport français a besoin d’un choc de compétitivité et, si oui, dans quels domaines. Face aux défis de la mondialisation, notre ambition est de confronter notre modèle et ses leviers de compétitivité à ceux observés à l’étranger à travers des témoignages et regards croisés venus de tous horizons. Pour illustrer mes propos, nous ferons notamment intervenir Liz Nicholl, directrice générale de UK Sport, organisme en charge du sport de haut niveau, de la coordination des grands événements et des relations auprès des organisations sportives internationales. De telles prérogatives au sein d’une seule organisation sont quasiment uniques, avec le succès des Jeux olympiques de Londres que l’on connaît et leur prolongement encore insoupçonné. Autre exemple, Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel, clôturera la journée sur le Fair-play financier européen. Comment les clubs se préparent-ils à cette nouvelle donne et quel peut en être l’impact sur la compétitivité du football français ?
Justement, n’est-ce pas un thème réservé aux entreprises du CAC 40 et aux principaux détenteurs de droits ? Le football en particulier…
Vous l’avez bien compris, nous parlerons essentiellement de compétitivité économique en tâchant d’éviter le piège de ne parler que du football, discipline qui concentre l’essentiel des enjeux économiques du sport français. En ce sens, nous avons souhaité traiter dès l’entame des Assises le sujet de la natation. Ses exceptionnels résultats sportifs ont-ils, parmi d’autres causes, des causes économiques ? Nous essaierons de tirer un bilan analytique des raisons qui font qu’un sport peut se trouver à un moment donné tout en haut du palmarès mondial.
Pourquoi les pouvoirs publics ne sont-ils pas représentés lors des Assises ?
Ils sont invités mais ne souhaitent à priori pas s’exprimer. Je le regrette d’autant plus que le sport est le grand absent du pacte pour la croissance présenté par le gouvernement. Alors que l’économie du sport connaît en France un taux de progression annuel moyen de près de 4% ! C’est également plus de 2% du PIB en France et 3% en Europe ! Les Assises sont aussi là pour provoquer une prise de conscience sur la nécessité de reconnaître enfin le sport comme un moteur de croissance, mais également d’impulser et de coordonner des grands projets, et d’y associer en amont les acteurs économiques.
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Vers un choc de compétitivité : quels enjeux pour le sport français ?