Bode Miller est l’un des skieurs les plus appréciés du circuit par les spectateurs. Mais quand l’Américain n’est pas rattrapé par des pépins physiques, c’est un contentieux juridique qui l’empêche de skier.
Le juge californien, qui avait été saisi de l’affaire, a donné raison à Head dans le conflit qui oppose Bode Miller à son ancien équipementier (2006-2015). Le champion américain n’est, du coup, pas autorisé à chausser les skis de la marque Bomber cet hiver en compétition, comme il souhaitait le faire. Bomber est une marque américaine de skis haut de gamme fabriqués artisanalement en Italie. Avant de s’engager avec Bomber, Miller avait obtenu de Head que son contrat, qui expirait en 2016, soit résilié un an plus tôt. Mais il avait alors annoncé vouloir se consacrer à sa famille, et donc prendre sa retraite sportive. Son ex-équipementier a vu rouge lorsque l’envie de compétition est revenue, et que Miller s’est présenté avec du matériel d’une autre marque dont il est l’ambassadeur et l’un des actionnaires. Head a alors fait valoir une clause d’exclusivité. Head induit l’opinion publique en erreur quand il affirme que nous avions un accord pour que, si je reprenais la compétition, cela devait se faire sur des skis Head. Cet accord que tout le monde peut consulter tient en une page et ne stipule à aucun moment cette condition, insistait l’enfant terrible du ski avant le jugement. Il s’agit ni plus ni moins d’une affaire d’oppression par une grand groupe d’un individu et d’une start-up du ski, jugeait-il. Les lois de l’Etat de Californie indique clairement, mis à part quelques exceptions, que des sportifs ne peuvent pas être empêchés de participer à des compétitions et de gagner leur vie, c’est ma dernière chance de participer à la Coupe du monde et aux Mondiaux, c’est décevant que Head bloque mon retour, je veux juste skier, regrettait aussi Miller.
L’Américain, vainqueur à 33 reprises en Coupe du monde et six fois médaillé olympique, a certes la possibilité de faire appel de cette décision mais, devant les frais que cela engagerait et les délais supplémentaires alors imposés, son avocat a indiqué qu’il n’allait pas introduire de recours. Cela signifie donc que Miller, qui n’a plus recouru depuis sa blessure aux Championnats du monde 2015 de Beaver Creek (qu’il avait quittés sur une civière après s’être profondément entaillé un mollet lors du super-G), ne prendra aucun départ cette saison.
Il avisera à l’automne prochain, alors qu’il atteindra la quarantaine, s’il se se sent suffisamment en forme pour s’attaquer au dernier défi qu’il s’était fixé : participer aux Jeux olympiques d’hiver 2018 en Corée du Sud.