Ancien secrétaire d’Etat aux Sports, Bernard Laporte a présenté son programme pour décrocher la présidence de la Fédération française de rugby (FFR). Parmi les propositions de l’ancien sélectionneur du XV de France, l’une d’entre-elles touche à une exception française : l’absence de sponsor (hors équipementier) sur le maillot des Bleus.
Dans programme électoral, Bernard Laporte milite pour l’adoption de contrats fédéraux pour les internationaux. Il condamne le projet de Grand Stade, porté par Pierre Camou, son rival et actuel patron de la FFR. Il se prononce également en faveur de l’apparition de la publicité sur le maillot du XV de France s’il est élu. Une révolution culturelle et économique. C’est une bonne chose de vendre le maillot de l’équipe France à un beau fleuron français, explique-t-il. Cela vaut entre 5 et 10 millions d’euros, qui seront mis à disposition du FNDR, le Fonds national du développement du rugby, qui accompagnera les clubs qui feront des efforts dans les projets de formation des jeunes, de développement des féminines, du rugby à 7.
Les Bleus restent à ce jour la dernière sélection internationale de premier plan à évoluer avec un maillot vierge de tout sponsor (hors équipementier) et frappé du seul coq tricolore. Même le mythique maillot noir de la Nouvelle-Zélande a cédé.
En attendant de savoir si oui ou non, si l’espace vierge du maillot tricolore peut devenir commercialisable, on ne peut que s’interroger sur l’estimation au doigt mouillé donnée par l’entraîneur du RC Toulon. Au prix plancher de cinq millions d’euros, la valeur du contrat serait comparable avec des accords signés par un club de Ligue 1. Est-ce que le XV de France ne veut pas plus qu’un club de milieu de tableau du championnat de France de football ? Au prix plafond de dix millions d’euros par saison, l’image du XV de France serait déjà mieux valorisée. Mais si les valeurs du rugby sont très recherchés par les entreprises, le montant est difficile à atteindre. Surtout dans cette période.