Mauvaise surprise. 63 % des Français déclaraient s’intéresser au sport l’an dernier, année de la Coupe du monde de football et des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. Ce sont six points de moins qu’en 2004 (Euro de football et JO d’été à Athènes) selon une étude de Sportlab, tirant le bilan de dix ans (2004-2014) de suivi du sport. Ce n’est pas l’unique constat dressé par l’agence conseil. Le sponsoring va devoir s’adapter au cours des prochaines années aux nouvelles exigences des Français en matière de sport.
Les Français s’intéresseraient donc moins au sport, mais ils pratiqueraient davantage (+ 9 points en dix ans). Enfin, pas tous les sports. Surtout ceux en lien avec la santé ou le bien-être. Sportlab relève l’engouement pour la course à pied dont la dernière édition du marathon de Paris témoigne avec des réservations de plus en plus précoces pour un record d’inscrits (plus de
50 000 cette année). Les disciplines douces tel le tai-chi-chuan ont également les faveurs du public pratiquant, lequel classe la notion de compétition en avant dernière position (33%), loin derrière celles de santé (74%) ou de forme (71%).
Sur la base de ces chiffres, l’agence conseil en communication et publicité par le sport invite les partenaires à revoir leur implication en matière de parrainage et à explorer davantage la pratique sportive . Le public attend autre chose d’une marque que de simplement placer son nom sur un maillot. Du coup, selon le baromètre Sportimat de Sportlab, hors équipementiers, une seule marque liée au football (Coca-Cola) apparaît en 2014, parmi les dix premiers sponsors du sport cités spontanément par les sondés. BNP Paribas (5e en 2004), pour le tennis, est en tête de ce classement, devant Perrier, encore du tennis, et la Française des Jeux (cyclisme). Absent du Top 10 en 2004, le rugby place deux de ses partenaires dans le classement 2014 avec la Société Générale et la GMF. Sportlab donne des pistes pour les sponsors. 29% des exposés football souhaitent, dans le cadre de l’Euro 2016, qu’un partenaire propose des actions pour le football amateur ; 28% souhaitent qu’il s’adresse à des enfants et une même proportion voudrait partager des émotions et se rassembler devant un écran géant au cours des rencontres diffusées.
Le football critiqué mais incontournable
Concomitamment à la baisse de l’intérêt pour le sport, pour des raisons parfois obscures comme des motifs personnels pour 57% des Français qui déclarent suivre moins le sport qu’auparavant en 2013, il y a une baisse du suivi des grands événements, dont le Tour de France, qui subit la plus grosse chute (-18 points) après le gadin de la Ligue des champions (-24 points). Le football n’est pas épargné. L’argent, l’épisode Knysna en 2010 sont des facteurs parmi d’autres, mais l’impact de la diffusion télé joue également un rôle important. 16% des Français qui déclarent suivre moins le sport qu’auparavant donnent pour motif la baisse de la diffusion gratuite et le coût d’un abonnement à une chaîne payante. 31% de ceux qui ne suivent pas la Ligue 1 en 2014 ne souhaitent pas la suivre pour des freins financiers. Pour la C1, ils sont 27% dans ce cas. L’incidence de la télévision payante participerait à l’essor de la consommation numérique du sport, tout particulièrement chez les 15-24 ans. 69 % d’entre eux ont ainsi recours à leur ordinateur, mobile, tablette, et réseaux sociaux, à comparer à 46 % pour l’ensemble des Français. Enfin, Sportlab note que le football reste le sport incontournable chez les jeunes.