Quotidien de référence, Le Monde a opéré une transformation de ses produits depuis la rentrée. Dans son édition du week-end, il consacre un supplément hebdomadaire au sport Sport&forme. Stéphane Mandard, rédacteur en chef du service Sports expose le traitement du sport dans le journal et le positionnement de ce nouveau cahier.
Le 23 septembre, Le Monde a lancé une nouvelle offre week-end. Tous les vendredis, le quotidien est désormais diffusé avec M, le magazine du Monde et trois cahiers thématiques dont le cahier Sport&forme. Quel est le positionnement de ce nouveau supplément ?
L’ambition est de traiter du sport dans toutes ses dimensions, avec une pluralité d’angles et de points de vue et de s’adresser à tous les publics qui s’intéressent au sport. Aussi bien les passionnés, les professionnels que les gens qui pratiquent le sport dans le cadre des loisirs et les bénévoles investis dans le tissu associatif sportif. Ce cahier hebdomadaire constitué de huit pages est une offre éditoriale à forte valeur ajoutée qui propose de découvrir les enjeux économiques, sociétaux et médiatiques du monde sportif.
Comment s’articule son contenu ?
Il s’articule autour de plusieurs formats, des enquêtes, des portraits, des reportages et des chroniques. Une partie est consacrée à l’actualité, autour de sujets sur la Coupe du monde de rugby qui s’est jouée en Nouvelle-Zélande en octobre par exemple. L’actualité, nous pouvons être aussi amenés à la créer. Dans le cahier daté du 15 octobre, nous avons par exemple réalisé un entretien exclusif avec Yoann Gourcuff, le milieu de terrain de l’Olympique Lyonnais qui reprenait la parole après plusieurs mois de silence. En cahier central, nous avons un grand entretien ou un reportage. Toujours dans le daté du 15 octobre, nous avons lancé un feuilleton Promo 98. Les reporters du service des sports vont suivre toute l’année la vie des jeunes pensionnaires de l’Institut national du football de Clairefontaine. Nous avons également souhaité instituer un rendez-vous régulier En route pour Londres autour des Jeux Olympiques de Londres 2012. L’idée est de faire découvrir et mettre en valeur des sportifs qui ne sont pas sous les projecteurs. Enfin, nous avons mis en place une rubrique intitulée Avis aux amateurs. En collaboration avec l’Agence pour l’éducation par le sport (APELS), nous faisons chaque semaine un éclairage sur une initiative locale qui favorise l’insertion par le sport.
Le partenariat avec l’Agence pour l’éducation par le sport va même plus loin avec la création du Prix Le Monde/APELS récompensant un projet d’insertion par le sport…
La dimension sociale du sport est très peu valorisée dans les médias. Notre rôle est de combler ce vide à travers une série de reportages qui fera découvrir aux lecteurs ces milliers de bénévoles qui uvrent, dans les clubs ou les associations, pour que le sport soit un vecteur d’intégration ou d’éducation. L’Agence pour l’éducation par le sport est investie depuis 15 ans en faveur d’un sport social et citoyen. Elle a mis en place Fais-nous rêver, un dispositif qui repère des actions sociales et éducatives par le sport. Nous les présenterons chaque semaine à nos lecteurs. Et, chaque année une de ces initiatives sera récompensée par un Prix.
C’est de façon plus légère que vous traitez la forme dans Sport&forme.
Oui. Un journaliste de la rédaction se met en scène à travers une activité sportive (ou bien-être) connue ou méconnue, il livre des conseils pratiques aux lecteurs tout simplement pour donner envie aux gens de faire du sport.
Combien de journalistes compte la rédaction des sports ?
Nous sommes une équipe de sept permanents pour assurer le contenu du supplément hebdomadaire et la couverture du sport dans le quotidien. Chaque lundi, une page est consacrée au sport avec des reportages classiques sur le suivi des événements. Les autres jours sont fonction de l’actualité. Néanmoins, nous sommes toujours présents sur les grands événements comme l’Euro de football, les Jeux olympiques, le Tour de France et Roland-Garros
autour de chroniques incisives et sous des angles différents comme le sport politique ou un regard sur le pays d’accueil d’un événement. Nous sommes alors parfois amenés à solliciter des correspondants à l’étranger pour couvrir certains sujets. Enfin, dans le cahier Sport&forme, nous donnons carte blanche à des chroniqueurs, qui n’appartiennent pas (ou plus) à l’univers du sport, le couturier Paul Smith, le chanteur Yannick Noah, l’écrivain François Bégaudeau… portent un regard aiguisé sur l’actualité sportive.
Pascale Baziller