Ce n’est pas une relocation à proprement parler, mais l’annonce est suffisamment rare pour être soulignée. Le Coq Sportif revient à Romilly-sur-Seine (Aube), la ville qui a vu naître la marque en 1882, vingt-deux ans après son départ. L’entreprise de textile sportif revient donc s’installer sur ses anciennes terres.
Filiale de la société suisse d’investissements Airesis, Le Coq Sportif va créer à Romilly-sur-Seine, en juillet prochain, un centre technique pour développer l’innovation. Cette implantation s’accompagne de treize ou quatorze emplois, notamment des modélistes, des prototypistes et des techniciens fils et supports. Car il s’agit bien d »élaborer des prototypes du Coq et non de relocaliser la production.
Ce centre technique sera notre tuteur. L’idée c’est de revenir sur le métier, le geste, le savoir-faire. Il reste, ici plus qu’ailleurs, les compétences clés. Il y a encore de très grande marque, des entreprises de tricotage. Le savoir-faire est là, assure David Pecard, responsable du pôle textile du Coq Sportif, dans L’Est Eclair.
Comme un symbole, le Coq Sportif s’implantera dans un bâtiment de 879 m2, installé sur une friche de 8.814 m2 que la ville a racheté, pour 350.000 euros, à la belle-fille du fondateur de la marque, Emile Camuset.
Le textile ne représente actuellement que 10% du chiffre d’affaires de la marque, loin derrière les chaussures, qui souhaite tout naturellement le développer. Les vêtements sont créés et fabriqués par des sous-traitants en Turquie, en Italie, ou encore au Portugal. Seule la ligne Camuset est produite par un sous-traitant troyen, explique David Pecard. On cherche à habiller tout le monde. Le cur de cible c’est le life style. Le Coq Sportif est une marque populaire, on ne cherche pas à faire de la mode mais à séduire l’ensemble des consommateurs, souligne David Pecard. Le Coq Sportif ambitionne de redonner au textile sa valeur d’antan et se repositionner sur les valeurs de la marque qui ont fondé tous ses succès. Le consommateur ne veut pas plus consommer mais mieux consommer.
La marque affiche aujourd’hui une belle forme. Sur le troisième trimestre 2009, le chiffre d’affaires s’accroît de 15% et la marque enregistre une progression de 28% sur les neuf premiers mois de l’année 2009. La marge brute, dont le niveau à fin septembre est de 46%, reste en dessous du niveau de 2008, principalement en raison des ventes d’excédents de stock. Pour l’année 2009, le bénéfice net devrait se situer aux alentours de 1,5 million d’euros, annonçait Airesis en novembre.