Le 21 juin, Sporsora procédera au renouvellement de son équipe dirigeante lors de son assemblée générale. Seul candidat en lice pour le poste de président, Laurent Damiani compte profiter de son troisième et dernier mandat pour poursuivre la mutation de l’association des acteurs de l’économie du sport. Notamment en uvrant à la création d’un compte satellite sport pour mesurer et faire reconnaître l’impact du sport sur le PIB. En exclusivité pour Sponsoring.fr, Laurent Damiani revient sur le chemin parcouru depuis 2009 et l’ambition qu’il porte pour le futur.
Pourquoi vous représentez-vous à la présidence de Sporsora pour un troisième mandat ?
J’ai pris la décision de solliciter un troisième et dernier mandat pour poursuivre la dynamique engagée en 2009. Cela fera donc au total six ans, une bonne durée pour des effets durables. Par ailleurs, dans un contexte économique tendu, Sporsora a besoin de continuité avec un président engagé. Mais ce n’est pas un pouvoir solitaire, c’est un travail collectif qui est mené dans l’intérêt général avec l’implication des administrateurs et de nombreux membres au sein des Commissions et Collèges, animé par une équipe de trois permanents.
Quels sont les projets que vous voulez développer au cours de ce dernier mandat ?
Je veux fixer à ce nouveau mandat trois axes prioritaires. Le premier axe est de faire reconnaître l’économie du sport comme une véritable industrie. A ce titre, je milite avec d’autres tels que la FIFAS (Fédération française des industries sport et loisirs) ou le MEDEF à la création d’un compte satellite Sport permettant d’évaluer l’impact du sport dans le PIB. Concrètement, cet outil favoriserait la création de pôles de compétitivité autour du sport, et donnerait une impulsion à de grands projets. Le second axe est la professionnalisation de notre secteur et la diffusion des bonnes pratiques. Si les investissements des marques sont plus durables et plus responsables, le champ de progression reste large. Je vois trois pistes de travail : améliorer la mesure des retombées, anticiper les changements liés aux nouvelles technologies et appréhender les débouchées liées aux différentes formations. Le troisième et dernier axe prioritaire est le renforcement de notre association. Il est important d’atteindre un seuil stable de 180 à 200 membres, diversifier nos sources de revenus et adapter notre gouvernance, et donc nos statuts, à la taille de notre organisation et à ce que nous représentons.
Les missions de Sporsora ont-elles changé depuis 2009 ?
En quatre ans, notre environnement s’est complexifié et les attentes des parties prenantes ont évolué. Donc, oui nos missions ont changé. De l’Association du marketing sportif nous sommes devenus l’Association des Acteurs de l’économie du Sport. Ce n’est pas quun changement de signature mais un positionnement revendiqué. Il est important que nous parlions de l’utilité de Sporsora. J’aime à rappeler le lien étroit que nous contribuons à créer entre le sport, l’entreprise et la croissance économique.
Quelles sont les dates clefs que vous voulez retenir de vos précédents mandats ?
Les premières fois ! L’élection en septembre 2009 qui était le résultat d’un projet collectif. Les Trophées Sporsora en novembre 2010 avec le retour au théâtre Marigny. Les premières Assises de l’économie du Sport au MEDEF en mai 2011, qui ont fait entrer Sporsora dans une nouvelle sphère d’influence. Mon intervention au Parlement européen en février dernier sur le l’impact économique du sport. Enfin, je retiens le recrutement de notre déléguée générale, une volonté souvent exprimée mais difficile à concrétiser. L’arrivée de Magali Tézenas du Montcel au printemps 2012 a marqué la professionnalisation de notre organisation.
Vous avez parlé du renforcement de l’association. Quels sont les chiffres clefs de Sporsora aujourd’hui ?
Sporsora aujourd’hui c’est 150 membres actifs (l’association en revendiquait moins de 50 en septembre 2009, ndlr), un réseau de plus de 450 experts, une revue de presse hebdomadaire, une à deux études de marché par an, trois à quatre déjeuners Grands Témoins, trois Rendez-Vous Débats, huit Commissions et quatre Collège métiers, près de 400 participants aux Assises, et près de 1.000 personnes aux Trophées Sporsora dont nous allons fêter la 10ème édition.
Un dernier mot sur ce choc de compétitivité pour le sport français, que vous appeliez de vos vux lors des dernières Assises Sporsora. Aura-t-il lieu ?
Le contexte actuel renforce la nécessité de s’interroger sur les leviers et les limites de notre système : moins d’argent et de moyens impliquent des choix radicaux pour le sport de haut niveau à l’image de ce que UK Sport (organisme en charge du sport de haut niveau en Grande-Bretagne, ndlr) appelle No compromise. La crise accélère par ailleurs le retrait partiel du secteur public dans le financement des grandes infrastructures. L’Euro 2016 doit à ce titre marquer l’entrée dans une nouvelle ère. Le besoin de compétitivité nous amènera également à nous interroger sur trois questions majeures : l’équilibre entre les revenus et les charges dans la durée, la qualité des infrastructures, et la relation spectateur/pratiquant-client. Enfin on ne pourra pas améliorer durablement la compétitivité du sport français s’il n’existe pas un minimum de cohérence et de régulation au niveau européen. Le fair-play financier conduit par l’UEFA va constituer à ce titre un cas d’école à observer de près.