Dans la deuxième édition du classement Sportcal sur les pays les plus attractifs pour la tenue de grands événements sportifs, la France perd trois places, largement devancée par le trio de tête composé de la Chine, du Canada et de la Russie. Attention toutefois aux interprétations trop rapides. Ce classement repose sur des critères défavorables à un pays comme la France. Explications.
Contrairement aux Espagnols ou aux Italiens, nous n’avons rien à échanger quand il s’agit de glaner des voix à l’échelle planétaire. Nous sommes dépassés par les enjeux politico-stratégiques. Battu dans la course à la présidence de SportAccord, association regroupant 107 fédérations internationales, olympiques ou non, Bernard Lapasset regrette une fois de plus l’absence de vision stratégique de la part de la France. Son revers électoral relance l’incapacité française à faire front uni à l’échelle internationale. Son adversaire, l’Autrichien Marius Vizer, avait pris quelques longueurs d’avance et Bernard Lapasset ne pouvait que déplorer de n’avoir pas pu compter sur une véritable présence française unie dans les allées de la convention à Saint-Pétersbourg (Russie). Nous avons eu un stand ici qui était vide pendant deux jours, alors que c’est un festival énorme où tout le monde est venu, a regretté le patron de l’IRB. Il a même fait enlever le mot France tellement il avait honte : je participe à une campagne, la France est au premier rang d’une candidature pour une organisation où elle a un rôle à jouer avec 107 fédérations dont la plupart sont présentes et la seule où on n’est pas, c’est le stand de la France !
La deuxième édition du classement Sportcal sur les pays les plus attractifs pour la tenue de grands événements sportifs, le Global Sports Nation Index, ne va pas lui faire changer d’avis. La France recule dans la hiérarchie. La Chine, déjà en tête l’an dernier, demeure à la première place devant le Canada (5e en 2012) et la Russie. Septième du classement 2012, la France recule au 10e rang, six mois seulement après l’étude précédente ! La progression du Canada est intéressante puisqu’elle s’appuie sur une diversité d’événements, dont certains peuvent apparaître comme confidentiels. Elle est attribuée, entre autres, à l’obtention des championnats du monde en natation, patinage artistique, hockey sur glace et curling cette année, de même que de deux manifestations sportives en 2015 : les Jeux panaméricains et la Coupe du monde de football féminin.
Le Global Sports Nation Index découle d’une analyse réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le projet Global Sports Impact et Sportcal. L’étude prend en compte 700 événements entre 2008 et 2019, sujets à rotation, auxquels sont attribuées des valeurs en fonction de leurs impacts économiques, sportifs et médiatiques. Exit donc des événements récurrents comme le Tour de France, Roland Garros ou les 24 Heures du Mans. Autant de compétitions qui contribueraient à faire remonter la cote de la France. L’Euro 2016 ne rapporte pas davantage de point, car l’événement est réservé au continent européen. La prise en compte du gain de l’organisation du Championnat du monde de hockey sur glace 2017 devrait toutefois permettre à la France de remonter dans la prochaine hiérarchie. Sauf si Madrid se voit attribuer les Jeux olympiques de 2020. La France est en effet talonnée par l’Espagne au palmarès 2012.
1 Chine Index:44,369
2 Canada 39,032
3 Russie 38,137
4 Royaume-Uni 37,421
5 Italie 35,157
6 Allemagne 28,345
7 Etats-Unis 24,560
8 Brésil 24,001
9 Corée du_Sud 23,528
10 France 22,995