Avec un discours qui tranche dans la morosité ambiante, Frédéric Léonard, président de Territoires Conseil, fait le tour de l’actualité d’un groupe qui a fait du maillage du territoire sa force. Sans faire preuve d’un optimisme forcené, il donne ses recettes pour faire face à la crise économique.
En quoi Territoires Conseil est-il un groupe différent des autres ? Quelle est sa spécificité ?
Nous sommes avant tout un groupe de conseil en communication et marketing sportif, implanté au cur des régions. Nous avons une règle d’or (c’est d’actualité !) : un métier, une entreprise. Comme cela, il n’y a pas de conflit d’intérêt. Ce réseau d’entreprises spécialisées dans le marketing sportif à travers tout le territoire constitue notre spécificité. D’où une forte implication de nos équipes dans les réseaux sportifs locaux.
Quels ont été les faits marquants pour Territoires Conseil en 2011 ?
Nous poursuivons notre travail de fonds afin d’imaginer et de trouver des solutions innovantes pour que le sport de masse et le sport d’élite contribuent à structurer nos territoires locaux, apportent des réponses sociétales fortes et fassent rêver à travers des aventures, des exploits accessibles au plus grand nombre. Ce qui nous a permis de remporter plusieurs compétitions sur l’activité conseil en mécénat. Nous avons également pris la décision de mettre au cur du groupe notre propre équipe d’ingénieurs en programmation de solutions digitales (web, CRM, e-commerce) afin de contrôler et garantir leur développement ainsi que d’être réactif sur la maintenance. De fait toutes nos entreprises bénéficient d’un réel avantage concurrentiel avec un pôle d’ingénieurs basé à Grenoble, l’une des places fortes en France des TIC (technologies de l’information et de la communication, ndlr).
Signés pour plusieurs années, les droits marketing protègent le sport professionnel des aléas économiques. Mais qu’en est-il de l’activation des droits ?
J’anticipe une diminution des budgets alloués à l’activation des droits. Mais il existe tellement d’entreprises engagées dans le sport qui n’activent pas leur partenariat que les agences conseil disposent d’une réserve de croissance. Notre capacité à imaginer, à proposer des moyens simples d’activation sur leur cur de cible aux entreprises partenaires, voire même des moyens mutualisés, sont des réponses que nous pouvons apporter à la crise économique.
Pourquoi un acteur économique devrait-il choisir d’investir (ou de continuer à investir) dans le sport de préférence à un autre secteur ?
Parce que le sport reste un grand vecteur d’émotions et d’engagements. Et de l’engagement il va en falloir en 2012 et en 2013. En temps de crise les entreprises doivent conserver du sens dans leurs actions et exacerber leurs valeurs, exprimant ainsi leur caractère et prouvant leur capacité à réagir. Et puis n’oublions pas l’impact en interne des partenariats sportifs, surtout si ils sont incarnés par un ou plusieurs sportifs placés au cur du dispositif. Car qui mieux qu’un sportif peut partager avec des salariés les angoisses, le besoin de concentration, la confiance nécessaire en ses partenaires pour réussir une épreuve ?
Quels sont les perspectives 2012 pour Territoires Conseil ?
Pour nos filiales impliquées dans le marketing sportif ce sera comme les autres entreprises : une course contre le temps ! Chose à laquelle nous nous sommes préparés. Notre but en tant qu’entrepreneurs : préserver les emplois des 118 salariés du groupe comme lors de les épisodes de 2008 et 2009. Notre connaissance du territoire, la capacité de conseil stratégique de nos équipes seront des atouts. Nous devons être lucides mais confiants, prudents mais engagés aux côtés de nos clients. Nous remettre en cause et surtout innover. Le sport possède cet atout de porter haut des valeurs primordiales en temps de crise : l’engagement, la confiance en ses partenaires, l’envie de concourir…