Avant la tenue de la seconde édition des Assises Sporsora de l’économie du sport, Laurent Damiani, président de Sporsora, a accordé à Sponsoring.fr un entretien qui présente les enjeux du rendez-vous du jeudi 29 mars au siège du MEDEF.
Sponsoring.fr Peugeot d’abord, puis Veolia ensuite et maintenant Groupama. Trois grands partenaires du sport ont annoncé la fin de leurs principaux programmes de sponsoring au cours des dernières semaines. Finalement, le thème de la crise ne pouvait pas mieux être choisi pour les Assises ?
Laurent Damiani Le thème a été arrêté à l’automne. On ne peut pas parler d’économie du sport et faire abstraction de la situation qui l’entoure. Mais le plus important tient dans la seconde partie de l’intitulé : vers de nouveaux modèles de croissance. Nous voulons ouvrir le champ des possibles. Sporsora est orientée vers l’action. Au travers des Assises, nous donnerons la parole à des acteurs du sport business qui viendront exposer des cas concrets.
Faut-il s’inquiéter des retraits annoncés ? Sont-ils annonciateurs d’une période trouble pour les détenteurs de droits ?
C’est une question qui sera au coeur du débat. Pour ces trois cas, il faut constater que ce sont des entreprises en prise avec des situations financières compliquées. Il est délicat pour elles de maintenir leurs engagements dans le sponsoring, tout en étant impliquées dans des plans de restructuration. Nous sommes plus dans un posture d’image. Pour autant, depuis trois ans, les détenteurs de droits ont été protégés par la durée des contrats. Ce sont d’abord les budgets d’activation qui ont été touchés. Mais, on le verra dans le sondage que nous dévoilerons à l’occasion des Assises, les entreprises n’ont pas l’intention de se désengager du sport. La tendance est à la recherche d’investissements mesurés et socialement utiles pour les entreprises.
Plusieurs ateliers sont proposés aux participants autour de la valeur du bénévolat et du mécénat de compétences ; des infrastructures comme outil de développement local ; du sponsoring comme levier d’innovation pour les entreprises, ou encore de l’évolution des médias dans l’économie du sport. Quels sont les objectifs des Assises ?
Nous voulons que chaque table ronde permette de faire ressortir des préconisations concrètes. Elles serviront à alimenter le guide des bonnes pratiques du sponsoring que nous publierons dans quelques semaines. Un groupe inter-collèges de Sporsora a déjà travaillé sur ce dossier. Les lauréats des Trophées Sporsora du marketing sportif servent également d’exemples.
Les partenaires n’ont pas l’intention de se désengager
Lors des Assises Sporsora, les résultats d’un sondage réalisé en ligne entre le 6 février et le 6 mars 2012 auprès des entreprises seront dévoilés. 150 annonceurs ont répondu à l’étude Le Sport dans la stratégie des entreprises : perception et vision réalisée par la commission Performance et Mesure de Sporsora. Parmi les résultats marquants, on notera que 61% des marques en France anticipent un maintien ou une hausse des budgets de sponsoring sportif pour 2012. 66% de ceux qui utilisent déjà le sponsoring sportif continuent de lui faire confiance, malgré la crise. D’ailleurs, 76% des sondés déployant une stratégie de sponsoring ou de mécénat estiment que ces modes de communication sont différenciants vis à vis de la concurrence. Autre enseignement de l’étude : la distinction de la part des annonceurs entre le sponsoring et le mécénat. Pour 60% des sondés, la première notion est clairement perçue comme un mode de communication, et pour 62% d’entre eux le mécénat est identifié comme l’expression de la citoyenneté.
Aujourd’hui, pour 55% des annonceurs qui ne mènent pas ou n’envisagent pas de mener d’actions de sponsoring, le principal frein est le coût représenté par l’association de montants de droits et d’activation d’un partenariat.